"Seulement frôler l'Ardèche..." ( Virée Zoé -05 au 07 juillet 2022 - Opus 16 - 408 km)

 


"Une piste d'atterrissage pour bivouac..."


1) J'expérimente la Zoé et son rayon d'action. Quand tu pars en voiture électrique, étant un précurseur il faut le dire, il te faut un moment pour te sentir en sécurité au niveau de l'autonomie donc je ne vais pas aller me poser bien haut sur la carte du département. On n'ira même pas jusqu'à Aubenas donc les contreforts. Il faut que je prenne confiance. Pour ce qui est de recharger une électrique, c'est encore compliqué. Je m'y applique mais ne suis pas encore bien connecté (tracé).

J'ai l'impression que ce département est immense, que l'on peut s'y perdre, s'y cacher tout au moins.

On le frôle en Diagonale sur un Perpignan Strasbourg, ou sur un liaison vers les Monts du Pilat et St Etienne, ou encore sur une descente de Chamonix rive droite du Rhône.

On s'y arrête depuis cette année avec ces deux fameux trails réalisés avec Yves dont le dernier fut une véritable mascarade d 'organisation (un "braquage financier" des concurrents). L'Ardèche n'est pas responsable, c'est plutôt ces nouvelles entreprises d’événementiel qui, flairant le filon du coureur déprimé, demandent des tarifs d'inscription prohibitifs pour des prestations totalement inexistantes (on parle d'autonomie totale payante).Tu remet une couche d'Ukraine et de Covid et tu as l'impunité.

L'architecture semble figée en ces villages d'un autre temps, disons qu'elle n'a pas bougée depuis, à minima, les années 1970. Les murs sont crépis, fonctionnels, sales, la pauvreté est partout. Il n'y a pas eu de volonté politique d'entretenir ou mettre en valeur un patrimoine. Le département se cherche certainement, n'ayant plus aucun revenu (industriel ?). Le secteur agricole, de la même façon serait en souffrance... C'est dire. "L'arbre à pain" supporterait mal les déviations climatiques.

C'est vrai on parle parfois de cette "Ardéchoise cyclo", concentration fantastique sur cette île déserte qui va chambouler les têtes des autochtones, qui vont retomber ensuite dans une déprime plus forte à l'issue du brassage, se retrouvant seuls, à fouler quelques bogues sur des vicinaux déserts.

On parle de l’Ardèche comme on parle de son voyage en Inde , " toujours plus fantastique" au milieu des favelas agricoles et de ces quelques caravanes qui tournicotent dans les labyrinthes de châtaigniers, à la recherche d'un spot cosmique pour quelques raves gratuites.

Me voilà à Bessèges au "café de France". Saviez vous que je choisis mes cafés en fonction de leur nom? Je pense à cette classique cycliste professionnelle qui lance la saison, la fameuse " étoile de Bessèges" qui, je l’espère, continuera à briller de nombreuses années. Le fameux café pour réfléchir aux victoires qui sont dans mes rêves, dans les songes du soldat. Une belle première étape prévue.

Elle mène à Chamborigaud d'abord et ce retour de Gerbier de Jonc de 2015 avec le MUC. Je remonte ensuite un peu le temps pour aller rejoindre Vialas. Ce village est hors du monde, perché, protégé par le Lozère, et très bien exposé. C'est là que ma mère avait un gite autrefois, fin des années 1970.

Mes premières escapades vélo loin de Montpellier arrivent ici à Vialas.



Je ne retrouve pas la maison dans ces ruelles qui dégringolent en culs de sac. Les maisons semblent mangées par la végétation, un peu comme ces lotissement qui disparaissent après 30 ou 40 ans sous les arbres d'une nature revenue. La croix de Berthel est un point de jonction pour la longue distance et ses brevets qui vont ou viennent des gorges du Tarn.

Étrange col de Finiels en sortie du Pont de Montvers qui mène au point culminant de la Lozère. C'est l'archétype du col non valorisé... Un plat un parking, une ambiance de sortie de pistes de ski de fond d'été, donc absurde. Le gâchis.

Au Bleymard ou je fais un break ravito, j'ai droit au mec qui fait Stevenson avec ses ampoules au pied et son bâton fétiche tordu, ramassé au bord de la rivière. Puis, belle dévalée jusqu'à Villefort où mon père achetait du saucisson. Mon père achetait du saucisson à deux endroits précis en France : Villefort et Olette (Pyrénées orientales). C'est vrai qu'il était excellent ce saucisson.

Le premier soir, je trouve mon bivouac sur une piste d'atterrissage de parapente qui est un lieu de décollage pour les rêves en virée Zoé.


2) C'est des Vans ensuite que je réalise cette deuxième journée dite du " virage de Langogne". Café au bar des Sports comme à Chamonix évidemment, puis le col du Mas des Eyres et Villefort à nouveau. Le plateau vallonné là haut est fantastique jusqu'à Langogne, on évolue en altitude et on ressent la ruralité, le caractère. 

Je vais inutilement chercher la maison d'un ancien copain qui après nos études était allé s'installer au bord du Lac de Naussac. Il avait disparu... Scientifique, direct reconverti dans les assurances. Cela nous avait laissé perplexe. Serions nous dans l'erreur ?

 Cette maison c'est un peu comme le gite de ma mère, je ne la trouve plus. Engloutie certainement dans ma mémoire. 

Ce lac est vraiment étrange, il ressemble à la mer... La faute à cette absence de relief autour. Il faut que les montagnes se reflètent dans les lacs, sinon tu ressembles à un embalse espagnol avec certes ici de l'eau en plus. Mais, même avec de l'eau, c'est triste. Ce Lac qui monte plein nord sans montagnes est triste à mourir. On n'y attend même plus les flocons l'hiver, un sale grésil doit y tomber maintenant sur une platitude artificielle.

"Le lac de Naussac..."


Pour rentrer, je recommande la route D151 au départ de la Bastide. Alzons, les Beaumes, Pied de Borne, fantastique ! Dans un sens comme dans l'autre ce sera la route du Nord pour moi désormais.

"Magnifique route pour monter ou descendre vers Langogne..."










3) Bouffé par les moustiques, la pénurie d'électricité et la chaleur, je suis doucement redescendu de cette Ardèche à peine frôlée voir les amishs de Soudorgues près du col du Mercou. Et cela méritait bien un Monaco à Anduze.

"La tradition de début et fin de virée..."



Posts les plus consultés de ce blog

SEPT CENTS ( 7 cols en Cévennes – 12 mai 2024 - 218 km)

PARIS NICE - Du 11 au 16 avril 2024 - 1010 km. (1/2)

"Frelons asiatiques versus gentilles abeilles des campagnes..." (BRM 200 – 05 mai 2024 – 240 km)