PARIS NICE (1/2) - 1122 Km -


 1) Le coût financier d'un Paris Nice : 256,8 €

Très souvent les cyclistes ne réalisent rien de conséquent et restent dans leur " petite zone de confort" (" de misère" pour moi), prétextant que partir une semaine, outre le fait que cela est difficile car ils n'ont pas de disponibilité de temps, coûte énormément.

Vous vous trompez et si je fais des "tirées "de 1000 bornes, elles sont, sommes toutes, très bon marché.

Je suis parti le 18 mai, pour une grosse semaine, réaliser un parcours inédit de 1122 km total avec vélo et... couteau... Un départ au dernier moment, un peu comme les appels à Joséphine dans le film "Nikita " de Luc Besson.

Je vais être bref et vous donner les infos financières.

Départ de St Mathieu à la gare St Roch : En vélo.

Montpellier Paris Gare de Lyon : 34 euros ( 29 + 5 pour le vélo). Ouigo.

Le 18 mai : 123 Km avec un surcoût de 10 euros lié à un jus d'orange et un café avec mon fils Rémy au Parvis de Notre Dame.

Mes fils Parisiens me donnent souvent le départ pour ces descentes vers le sud. Pour cela je suis prêt à investir 10 euros !!😂😂. Aucun surcoût nourriture. Bivouac sur un golf. Génial.

(Pour la suite, et pour les étapes conséquentes, j'estime que j'ai un surcoût de 15 euros de nourriture/jour par rapport à quelqu'un qui reste chez lui sur canapé. C'est le prix énergétique du bornage.)

Le 19 mai 203 Km – Bivouac sous le calvaire ce Chateau Chinon. +15 euros

Le 20 mai 182 Km – Bivouac dans le parc d'un Epadh.+15 euros

Le 21 mai 181 Km – Bivouac parc résidence Villard de Lans. +15 euros

Le 22 mai 182 Km – Bivouac derriere voitures sur parking Résidence – Sud de Sisteron. +15 euros

Le 23 mai 191 Km Attention je suis fou (vous le saviez) et explose le budget – Hôtel à Nice 79, 8 euros, je sais c'est trop mais festival de Cannes oblige (je dois décompresser avant de rentrer). +15 euros + apéro (obligatoire et rituel ACP, place Massena 6 euros ( 1 Porto).

Le 24 mai 60 Km – Nice Cannes en vélo. Train 52 euros 2 TER jusqu'à Montpellier. Aucun surcoût de nourriture, je n'ai pas pédalé. Gare St Roch St Mathieu en vélo.

Voilà la somme doit faire :  256,8 € ( Deux cents cinquante six euros et quatre vingt centimes ). Dites moi si j'ai oublié quelque chose.

Il parait, remarquez, qu'en ces temps difficiles on peut aller en Tunisie passer une semaine au bord d'une piscine avec la même somme.

Chacun son truc.

256,8 euros !???? Ce n'est pas possible !!!!

    2) Notre Dame de Paris.

    Quel plaisir de partir à nouveau de l’île de la cité. C'est encore un chantier mais il y a des progrès, la cathédrale renaît de ses cendres. L'occasion d'une rencontre avec Rémy qui donne le top départ. L'endroit est chargé d'histoire. Pour moi la Porte d'Italie de l'ACP, c'est définitivement terminé.





3) La traversée de Paris...

Oui, il est toujours difficile de quitter Paris. La ville te retiens, tu te retrouves vite " hors écusson" de l'intra-muros, à jongler au milieu des bagnoles et autres des pistes cyclables , spéciales VTT et obstacles. Le vélo y est chassé. Tantôt plongeant dans la Seine, tantôt cherchant le verrou de Sénart qui passe derrières des voies ferrées au milieu de bris de verre. Les populations n'y sont pas forcément plus sympathiques, on parle de banlieue, et ce n'est pas une fiction, sauf pour les "hors sol", cela va de soi... Dans ces conditions, la petite descente sur Montereau, au crépuscule, est comme une délivrance symbolisée par une statue célèbre au bord de l'eau. Une centaine de bornes au compteur quand même... Une première phase à optimiser pour ne pas avoir cette sensation inutile de s'évader de Paris...



Ce n'est pas moche mais, comment dire ?, on a envie d'avancer...Crédit BL


Montereau. Enfin... Crédit BL

4) CYCLO RAIL 

Me voilà sur un nouveau parcours ayant décidé de zapper Auxerre cette année. Exit la fontaine de Bussy le repos, je vais plus au sud vers Douchy pour passer à Clamecy qui est à la même latitude que Vezelay mais c'est une ruine moins entretenue et avec moins de cachet. On peut comprendre d'ailleurs que le site ne soit pas ville départ pour Compostelle.

Je m'égare.

Peu après Charny je longe une voie ferrée qui est devenu un espace protégé pour les cyclos qui ne jurent que par le rectiligne imposé. Après la via Rhona, aberration totale cyclo touristique, voici le "cyclorail" où tu utilises les rails pour te croire une locomotive musculaire. Nul besoin de penser pour pratiquer l'exercice, juste un peu de force. Oui tu te prends pour la bête humaine. Zola serait content, il ne s’est pas trompé. Et même sans les machines, l'homme continue de façon rectiligne uniforme sur des issues imposées sans saveur.

Je rappelle que le cyclisme n'est pas qu'un déplacement doux sur un rail il a besoin de la troisième dimension et de la possibilité de fuite et de changement.


Tu te prends pour une locomotive ? Belle ambition...
Crédit : BL



5) Trouver la saveur du Morvan...

Traverser le Morvan pourrait être un rêve... Même s'il est de dimension finie, je m'attache à ce qu'il me surprenne sans le moindre calcul. Attentif, sensible si l'on peut dire, j'erre sur ses routes, hors des grands axes et écoute, regarde.

J'adore cette petite route en sous bois qui mène à l'aqueduc de Montreuillon le long de l'Yonne.

Crédit :BL



Que dire aussi de cet arbre mort, seul au milieu d'un champ un peu après...
Crédit :BL



Et puis ce bivouac sous les 3 croix à Château-Chinon à placer dans les nuits de légende de ma collection.

Le pog de Chateau-Chinon, le meilleur bivouac possible, tu n'es pas embêté la nuit... C'est 
un cul de sac et un lieu haut...Aucun prédateur. Les étoiles et l'extinction des lumières de la ville...
Crédit :BL



Le sommet du Morvan aussi avec le Haut Folin gravi au petit matin.
Souvent je pense à un Morvan d'il y a quelques siècles, peut-être plus froid, avec des animaux, des chasseurs et des auberges où on passe la journée complète attablés et joyeux.

6) Trouver de l'eau est si simple...

Il y a deux endroits où tu peux trouver refuge en raid, ce sont les cimetières et les églises. Les églises, pour la fraîcheur procurée par l'architecture historique et pour le bivouac la nuit ( près de l'orgue si possible). J'en ai pas assez abusé lors de ma petite carrière. Désormais, la question ne se pose plus, c’est une option raisonnable et je l'envisage. 
C'est en Suisse lors de Chamonix-Zermatt qu'avec JD nous avons pu profiter des chapelle qui sont ouvertes la nuit. Personne ne te diras rien, c'est le fameux accueil du pèlerin. Et là on te demande pas pourquoi tu es là, il n’est pas nécessaire d'expliquer que tu serais en déplacement humanitaire ou pour une cause précise ( technique très utilisée par les étudiants qui font leur voyage initiatique et veulent surtout ne rien payer. Merci les sociaux de payer pour eux cette optimisation financière).

Les cimetières on en parle moins. Sujet tabou ? Patrick Plaine le cyclo-raider qui fascinait les cadres du vélo avant de passer sous un char à la nuit tombante, prétendait y avoir ses habitudes.
A Chateau-Chinon, arrivant le soir assez tard, je demande à quelques fils des épiciers (ayant déjà racheté la moitié de la grand rue), de l'eau pour mon petit bidon. Ne trouvant pas de cailloux à me lancer (usage expérimenté lors de mon éphémère "stage" au Maroc), ils ont bien rigolé de moi dans une langue incompréhensible...
J'ai donc décidé d'aller tout de go au cimetière rejoindre les morts pour continuer à vivre. Merci pour l'eau et puis ce dessalage à moitié nu a dû vous amuser et vous divertir vous que je respecte infiniment pour avoir su traverser plus ou moins cette vie. 

Merci les morts pour cette accueil... Je tacherai d'en être digne...
Et quoi qu'il arrive de toutes les façons : A bientôt..!

Crédit : BL





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