L'arithmétique comme moyen de lutte contre l'effondrement (collapse) 24 Octobre 2021- 75 + 22 + 3 = 100 Km


3 bornes au compteur... Oui mais, celles qui sauvent...

C'est le 50 ème anniversaire de la Randonnée de la Châtaigne à Lasalle (Gard). Si Pascal Lometti (PL) ne m'avait pas appelé la veille, j'aurais ignoré la chose. Depuis mon dernier post du 08 septembre 2019 sur la sortie décadente de Milhaud, aucune randonnée FFVélo signalée au compteur. J'avais été assez clair aussi sur ce type d’événement.

 

En cette période Covid d'effondrement  et/ou de changement, participer à ce type de rassemblement pourrait m'achever... Hors de question de cautionner ces organisations de bouts de chandelle qui tirent l'athlète aventurier vers le bas, remettant en question son existence même... Faut-il écouter du Rika Zaraï ou du Brassens en boite de nuit ?

Non, il faut que ça bouge pour un fêtard comme moi. De la vraie musique pour cycliste.


"La Randonnée de la Châtaigne, si je puis me permettre, aura lieu le 24 Octobre...
Venez nombreux et nombreuses ça va bouger...Il y aura des accordéonistes et même peut-être la SAMA et le CTM en première partie...
"


C'est certainement l'ennui dégoulinant, que vous connaissez bien,  qui me pousse à me lever mais j'y vais à reculons.

Analysons un peu tout ça, les actes (non manqués) sont significatifs :

 

D'abord je mets le réveil à 5h30 et presque une heure après, je suis encore au lit !?! Le "à quoi bon" tourne en boucle sous mon crâne...

Rien de préparé la veille comme il est d'usage, c'est pourtant la stratégie toujours payante pour ne pas penser et être performant dans les départs.

J'oublie mon bidon et les quelques barres énergétiques d'usage ce qui m'oblige à peine sorti de St Mathieu à revenir à la maison.

Je passe par Quissac soit le chemin le plus long pour se rendre à Lasalle, sous prétexte d'éviter les sangliers. Absurde puisqu'ils sont tous sur la ligne droite de Lauret, Claret et Sauve. Péter sa bagnole pour une randonnée 3eme âge, quel est donc mon but ce matin !?!

 

Sur le parking à l'entrée du village un certain Michel Ray (MR) se gare à côté de moi. Une ancienne gloire locale dans le milieu cycliste des années 80. Il me dit que l'on pourrait partir sans payer l'inscription. Une réalisation" à blanc" où tu n'existes pas et profites peut-être des ravitos !??  Ben voyons, on va braquer une vieille ce dimanche matin, quel programme !?!

On me met un tampon Covid sur l'avant bras pour prouver l'existence de mon Pass sanitaire, je vais pouvoir entrer dans la boite je vous ai dit avec la bénédiction du portier fédéral...


Il doit y avoir 60 personnes inscrites. Autrefois, avant le fameux glissement ou dérapage,  c'était plutôt 300.

Aucune carte de route non plus,  plus aucun contrôle sur l'itinéraire. On fait confiance. Pas de circuit écrit, depuis les drones et le GPS on ne rédige plus rien. Mais c'est "bien fléché" quand même.

Je photographie le grand parcours, on ne sait jamais, même s'il ressemble à un SMS écrit par un Dysortho avec tiers temps et tout le bordel et la bénédiction du clergé...

 

75 bornes "pour l'élite" ou ce qu'il en reste... Je ne vous explique pas le petit parcours, des kilomètres négatifs. Et pourquoi ne pas rester dans la bagnole ?? Pendant que les abrutis pédalent ? On se retrouvera bien derrière la table au resto... La non participation en langage probabiliste moderne est une participation et elle compte autant que l'ensemble vide qui la compose.

 

Un petit café quand même proposé par deux personnes endormies qui, vu leur âge, respect, ont certainement connu Paul de Vivie, le truand de St Etienne.  Je complète avec la pâte de la "barre au mètre" bretonne... Sans surprise mais efficace. A peine plus légère que les flancs aux oeufs qui alimentent et améliore la grâvité d'un PL en eurodiagonale... 

Le club du MUC est parti sans moi à huit heure pétante, sous adrénaline (ce qu'il en reste aussi, on parle de dose résiduelle), déterminé à en finir.

Rata sors de ces corps ou viens en secours de ces carcasses !!!

Il va falloir "chasser" " à froid" pour revenir au col de Caderle.
Je m'aperçois que j'ai oublié mon bidon dans la bagnole (le fameux récipient déjà oublié le matin) et que je n'ai pas réinitialisé mon compteur...

De toutes les façons, s'il n'y a pas de bornes, je ne vais pas boire...Et s'il n'y a pas de bornes, le compteur préfère les ajouter à celles de la dernière sortie...

 

Allons,  ne soyons pas méchant, les 75 bornes avec 1500 m de dénivelé et quelques rampes pentues valent bien un 100 bornes plat.

 

Vivement le resto ! Ce col Basque dans le secteur des Abeillères,
Rata aurait dit : " qu'il ne sert à rien"... SC (Serge Courtes) avec son portable confirme la réservation et prévient ceux qui dorment encore dans les voitures...


Pour ne pas finir idiot, je vais donc honorer le resto de fin de règne ou d'année avec le MUC , ce club orphelin d'un certain Rata, fédérateur d'enthousiasme, tribun des foules indisciplinées de nature, qu'il sauvait par ses coups de gueule, son influence de grand intercesseur entre les humains et le bitume,  remarquable phare pour les esprits faibles et égarés. Rata dont on vient de commémorer le souvenir. Sans moi cela parait évident.

Le ratio  transport, ravito, repas, sur temps d'activité physique véritable est nettement défavorable à mon goût. Je ne fais pas partie de ceux qui attendent le resto dans la bagnole ou font les petits parcours pour rester opérationnels à l'apéro. J'ai toujours en moi, outre l'invincible printemps, et malgré les années, ce désir de grandes réalisations.

On a à peine abordé au cours du repas, devant l'estouffade aux marrons,  les souvenirs d'un Transcévenol sur la journée, réalisé il y a plus de 30 ans...  Année 80, époque du grand basculement vers les chemins de moindre résistance, favorables à la multitude des cyclistes prétendument égaux en droit...A la fin de cette décennie nostalgique, l'handicapé aussi devait alors avoir la médaille,  tous les culs de jatte leurs parcours même infinitésimal... Les longueurs de parcours ont diminuées, les délais de réalisation se sont allongés...

 

Je suis rentré par le plateau de Pompignan cette fois, et, je l'avoue,  mon cerveau divaguait au milieu des remords de ne pas avoir assez borné, de ne pas avoir mérité ce déplacement, d'être un ennemi de la planète selon Jancovici (bilan carbone défavorable). Je ne méritais donc aucun repos. Le chasseur était bredouille...

 

 Ni une ni deux, j'ai repris mon vélo pour faire 22 bornes pensant en avoir fait que 78 le matin (compteur non enclenché).

Quand vers 20 h j'ai compris que c'était 75 bornes seulement,  je suis remonté sur mon vélo pour compléter de 3 bornes et boucler à 100.

 Marrant non ? La fameuse homologation (de 100 Km) psychologique qui soigne ma pathologie.

Tout déplacement doit être corrélé à un effort conséquent, tangible, mesurable d'où l'idée d'homologation minimale en cas de litige...

 

 

Ces deux petites sorties supplémentaires sont mes corrections à cet effondrement dont nous sommes tous victimes. Le cône de la pyramide de Maslow, à l'instar de celui du Cumbre Vieja de la Palma, pourra s'effondrer, je serai prêt et vivant. Prêt à survivre surtout et sauver une espèce.


 

Mon père peut-être... Chasseur cueilleur.
7000 ans avant Rata.
Il ne dormait pas dans une bagnole...

 

 

 

 

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