Limité à 110 ?...
Encore une infraction de ma part... C'était pourtant limité à 110, et même beaucoup moins... Le radar m'a flashé à 111 en 2020... |
Le Château de Montferrand (sur la crête de Pic St Loup) est sous mes yeux depuis mon enfance, même si je me revendique plutôt des origines paysagères Provençales (étant né à Aix). La Provence ce sont ces villages illuminés la nuit, ces légendes de Pagnol, cette terre de sentiments partagés, les treize desserts (bien réels), les treize cépages aussi de l'AOP Chateauneuf du Pape (une vraie légende mais si c'est pour une oeuvre...), les Noëls authentiques, les tonnelles avec ces cafés à l'ombre où l'on écoute et on parle sans que le temps ne puisse intervenir. Des saisons déclinées lentement. Une terre de refuge surtout au final (René Barjavel-Jean Giono).
Revenons à ce monument totalement en ruine (pillés par des villageois révolutionnaires j'imagine, les "gilets jaunes" de l'époque). Je l'escalade souvent. Tu penses, il est sous mes yeux et propose un petit dénivelé profitable pour les entraînements (alt. 400m). J'y monte pour y voir aussi la mer vers le sud est, la crête qui mène au sommet du Pic à l'ouest, le Mt Aigoual et ses deux tours (trop rarement enneigé), l'Hortus d'une autre ère, l'inutile Mt Bouquet d'Alès et enfin ... le Ventoux.
Le Canigou aussi quelques fois si l'hygrométrie le permet.
Les Baléares sont plutôt visibles du Mt St Clair à Sète (par réfraction?).
Bon an, mal an j'escalade cette butte entre 20 et 30 fois chaque année. En footing le plus souvent ayant réalisé quelques temps de référence (personnelle) de ma porte à la porte sud des remparts (entre 25 et 35 minutes l'aller).
En cette année un peu spéciale( COVID), les chiffres vont exploser! Ascension autorisées ou non quelques soient les décrets pris sur mon immobilité supposée, me voilà a avoir passé la centaine d'aller retour en 2020 ! Ce qui porte, en cette fin d'année, à une réflexion comptable immédiate de comparaison. Le Ventoux c'est 110 ascensions cumulées ( mais depuis 1983 !).
Vais je dépasser ce chiffre (une injure )?, l'égaler ? (pour dire qu'ils sont comparables, ce qui est totalement faux) ou rester un peu en arrière avec seulement 109 ascensions (par respect)?
Les records sont fait pour être battus et puis voilà le 28 décembre au matin, je réalisai la 111ème ascension ... Que le Ventoux me pardonne ! Que les gendarmes, confinés à vie, m'oublient !
Ce ne sont que des chiffres. La comptabilité est humaine. Ces chiffres, je les garde dans ma tête pour les proposer aux statisticiens du COVID (les nouveaux métiers de demain et en télétravail). Ce sera l'addition. On en reparlera. N'ayons aucune limite.
2) Le respectables métier de porteur...
Porter du bois est un acte d'humanité, de foi... |
Je me suis toujours demandé si je n'étais pas plus fasciné par les porteurs d'altitude que par les guides de montagne. Ces fameux guides qui, eux avec leur réseaux (sous numerus clausus..., de Chamonix ou d'ailleurs), voudraient légiférer la montagne pour en tirer surtout profit (principe du réseau). Je les croise de temps en temps. On s'apostrophe parfois à leur demande, j'ai beaucoup d'humour. Qu'ils n'oublient jamais que s'ils sont guides c'est que, souvent, ils n'avaient pas les capacités intellectuelles pour faire des études. Les guides en montagne sont souvent une forme transformée (pas forcément évoluée) de quelques enfants sauvages, cristalliers d'un domaine infini, qui ont fait l'école buissonnière et n'ont jamais rien compris aux math anciennes et modernes et/ou parfois à l'alphabet. En plaine, on retrouve souvent les mêmes profils, dernier à l'école et qui finissent, par chez nous, dans les vignes, responsables de l'alimentation humaine et jardiniers des paysages avec peu de talent. Ils n'ont donc de leçons à donner à personne.
Je n'ai, vous pouvez l'imaginer, jamais supporté dans le cyclisme ceux qui distribuaient des "permis de rouler", ceux la même qui n'ont jamais eu la moindre capacité physique, la moindre force motrice. Alors des "permis de randonner en montagne", vous pouvez imaginer ce que j'en pense.
Mais revenons à nos porteurs, qu'ils soient eux d'altitude ou de plaine. Je trouve fantastique d'ajouter au plaisir de marcher, une utilité matérielle, mécanique, énergétique. Une rentabilisation au sens de déplacement. Etre au plus prêt de l'entropie et de ses règles, avec un effort, un cheminement, une simplicité (là les guide décrochent..., ils préfèrent le téléphérique ou tirer profit du porteur, règle établie par le réseau).
Je m'aperçois que je m'intéresse aux invisibles...S'il est payé, c'est son problème... Moi je me suis payé avec la charge de bois transférée dans ma cheminée... Crédit : Altitude news |
Me voilà donc à transporter du bois, énergie renouvelable qui a été coupé et abandonné à l'humification au pied du château par quelques écologistes historiens subventionnés par des collectivités locales.
Je le fais en descente certes mais ça compte, cela me fait travailler les cuisses et surtout alimenter ma cheminée avec du renouvelable...
Oui j'ai souvent pensé sur tous ces passages, à ces porteurs "trou du cul" qui, lorsqu'ils se mettent en grève provoquent la septicémie du corps des guides. Georges à la Clarisse dans premier de cordée ne me contredira pas, lui qui ramène les clients quand ça chauffe (ou refroidit)... René Frison Roche non plus, toi qui a été porteur dans le Mt Blanc et en a sauvé des guides...
3) La discipline en temps de crise...
Le premier confinement nous a cueilli un 17 mars. Prisonniers du jour au lendemain sans savoir pourquoi. Personne n'y a rien compris. Quelle attitude adopter alors que la lourde porte de la prison se referme dans un fracas derrière vous ? Chanter sur un balcon ? Devenir cuisinier pour les nuls ? Attendre que la nuit tombe pour applaudir les petites infirmières ... ? Futiles attitudes médiatico-navrantes...
En prison (confinement) dès le premier jour, il faut instaurer une discipline implacable. Et là, je ne vais pas pouvoir casser la gueule au chef de gang qui m'attend sous les douches puisqu'il il n'y a pas d'ennemi visible.
Il reste deux attitudes envisageables :
a) S'informer de la façon la plus juste sur ce qu'il se passe, ce qui n'est pas gagné avec ces journalistes qui n'ont jamais lu un livre et dont la culture est lié à l'agilité d'un pouce qui zappe sur des vidéos gag depuis qu'ils ont l'âge de 10 ans... On y parviens quand même par recoupement au milieu d'un fatras de fakes news, en excluant les commentaires de quiconque et surtout pas des garagistes médecins très heureux de sortir de l'ombre. C'est le côté disons intellectuel.
b) Pour le côté physique : Avoir une discipline de répétition comme une prière, c'est à dire faire ses pompes en cellule en attendant la libération. Double bénéfice, endorphines et maintien des disponibilité musculaires pour la performance conservée en sortie. J'ai donc décidé de faire des footings et encore des footings et peu importe la répétition. Dans la répétition on trouve un certain salut qui sauve face à l'aléatoire indomptable. Ces montées au château furent ma discipline.
4) La ronde des hélicoptères...
Le premier confinement a été étonnant. La chasse à l'homme a été organisée de façon méticuleuse, implacable... Aucun jogger ( ou porteur) ne devait en réchapper. J'ai même eu le souvenir de ces jeux de chasses sur le plateau d'Albion alors que nous étions bidasses (hiver 1983).
Des hélicos Anticovid à ras du sol qui font du stationnaire sur le massif du Pic St Loup (avec dénonciation par radio..?) Tous les jours du premier confinement... Et peu importe le prix, comme disait Macron puisque nous sommes "en guerre..." Un hélico à 1000 euros de l'heure pour trouver deux pingouins avec un sac à dos... Hallucinant. Navrant. J'ai fait joujou avec le monstre de métal, me cachant sous les chênes, à l'écoute de son arrivée imminente (et toujours surprenante)...
Le Covid avait ressuscité le Vietnam, les courses poursuites avec le garde champêtre qui à ce jeu perdait toujours... Quel gâchis. Mauvais côté de la débâcle que nous vivons...
T'inquiètes fiston, on va s'en sortir !!!... Comme ton père tu ne seras jamais limité... |