Encore une histoire de cycle.... ( 31 décembre 2023)
C'est là que commence le tunnel des phénomènes cycliques.... |
La vie est une succession de cycles, d'éternels recommencements avec une exactitude qui fait frémir.
Il faut ouvrir les yeux ou les fermer si c'est trop difficile.
" Ceux qui n'ont pas compris le passé sont condamné à le revivre"... Et quand bien même tu l'aurais compris, ne te fais aucune illusion, il faudra recommencer.
Combien de fois ?
C'est assez simple ta disparition comme simple mortel devrait stopper tout ça mais je n'en suis pas convaincu. Mieux, il y a aussi la disparition de l'humanité, plus efficace. Et pourquoi pas de la terre ou des deux (plus probable).
Ce serait alors l'univers qui recommencerait alors ? C'est fatiguant d'y réfléchir....
Alors que j’entame le "tunnel nocturne" de l'ascension du Pic St Loup pour fêter minuit je suis assailli par ces pensées de bonheur.
Le bonheur est lié au funèbre et au surnaturel, remercions ces deux composantes de nous croiser et de les saluer toujours si on a un peu de sensibilité.
Il y a peine 3 ans, le premier janvier 2020 pour être précis, sur le même parcours (puisqu'on recommence), j'avais fait part de mes sensations nocturnes dans un billet appelé " Aller toujours vers la lumière sans avoir peur de la nuit ".
Il s'agissait humblement de s'enfoncer dans la nuit avec ses fantômes mais en prenant gare aux embûches de la décontraction. Il faut être lucide dans l'obscurité et surtout y être présent, y appartenir. Aucune solution entre deux mondes, pas d'issue dans les limbes. Non bien présent en acceptant tout de ce nouvel univers de perception. Au risque d'attraper quelques stigmates... La peur de la nuit je la constate en permanence chez mes partenaires de brevets nocturnes cyclistes. C'est étonnant et explicable.
Il n'est pas si simple de sortir de sa zone de confort. Un feu de cheminée, un lit qui te tend les bras, un bouquin sur le canapé et " à quoi bon"! Pourquoi aller là-bas, là-haut ? J'avoue avoir eu ces quelques pensées vers 21 h.
Mais dès que suis sur le chemin à 21h30, c'est incroyable ! Je suis comme enveloppé par des bras, une douceur me parle, une atmosphère qui me dit " voilà tu es chez toi Bernard"... Je ne l'ai jamais ressenti aussi fort cette fois. Et pourtant "j'en ai mangé " de la nuit et du bivouac depuis toutes ces années.
2019, fut, sommes toutes, une belle année mais peut-être sur le papier seulement avec des repères comptables comme PBP et ses brevets qualificatifs, l'Ultra du Vigan, et le fameux Teide ( Tenerife) au petit matin avec un certain Jacques.
Mais il y avait aussi d'autres repères que ton inconscient n'ignore pas et qui m'avaient poussé aussi écrire à sur la mort du CTM (avec le nouveau fantôme Andrieu), sur la disparition de "Rata le magnifique", sur l'effondrement des cyclos (à Milhaud).
Et n'oublions pas aussi cet "avertissement sans frais ", physique cette fois, en cette fin de cinquantaine, prélude peut-être à un naufrage. A retarder.
Les sentiers du tunnel de passage... |
Bref me voilà sur le chemin joyeux et je vais prendre mon temps. Je suis parti plus tôt qu'en 2019, pour ne pas courir et arriver à temps dans mes réflexions. Je veux exorciser aussi ces trois dernières années... Difficiles. Particulières. La vie est toujours compliquée après tout et pour nous certainement moins que pour d'autres.
En retour de cette ascension du passage à l'an 2020, j'avais un pressentiment.
Pour l'exprimer, comme un enfant aurait fait un dessin à une assistante sociale ( future responsable ensuite de son orientation et de son placement en famille d’accueil) , j'avais posté sur le blog une photo de plage (Janvier 2020). Elle est magnifique !? Et qu'écrire sur cette cette image.
Rien. Donc je n'ai rien écrit.
Un enfant dessine, montres aux adultes et puis basta. On va pas tout faire non plus.Si tu vois pas toi l'adulte, tu ne mérites pas de comprendre !
Elle représente notre passé et notre avenir... Et il n'y pas la moindre trace d'humain. Et oui. Pourtant elle est accueillante et magnifique. Paradoxe ? Non l'équilibre, les bonnes énergies existent sans l'homme. S'il est dans le secteur pour mesurer, et bien tant mieux pour lui.
Je pense avoir senti que quelque chose se tramait, se préparait. Un avertissement.
Le summum ce fut à ce déplacement à Madère, la fameuse antichambre ou le purgatoire de l'humanité, comme toutes ces petites îles low-cost, type "Canaries".
Les quelques (premiers) masques portés dans l'aéroport de Lisbonne était déjà inquiétants. Ce chinois aussi face à moi, énorme frelon des temps nouveaux.
Alors que, en fin de trip, je cherchais une levada qui n'existe pas, descendant dans la forêt tropicale de nuit, je fus assiégé par une multitude d'animaux... Pourtant j'ai l'habitude des divagations nocturnes et des discussions avec les bestioles de la terre. Mais là c'était le summum, il y avait des rats noirs qui traversaient devant moi, des oiseaux qui fracassaient leurs ailes sur les branches, des fuites dans mon dos...J'avoue en avoir eu des sueurs froides. C'est rare chez moi. En bon guide je me suis calmé. On garde le cap. Je me suis offert à la forêt en me jetant par terre sous ma couverture de survie, si elle voulait m'engloutir et bien j'étais prêt pour l'humification. On recommence.
J'entendais même les silures géantes dans l'eau de la levada là, à peine à un mètre de moi.
J'ai souvent repensé alors que l'humanité était ensuite confinée, effondrée, déprimée, à cette descente vers Porto Moniz et aussi à ces arbres blancs calcinés de l'ascension du Pico Ruivo, comme des croix dans un cimetière...
St Mathieu va disparaître, la lune restera... |
Bon tout ça est dernière nous. Mais comme c'est cyclique... On va passer à autre chose ? J'y pense beaucoup en montant vers le château en ces dernières heures de 2023 . C'était un sentier comme celui-ci... Une ombre comme celle-là...
Et vous ?
Vous allez me dire que j'imagine une possible extinction tout le temps depuis de nombreuses années donc là, comme attendu, c'est logique ma pendule (arrêtée) aurait donné l'heure exacte.
Minuit ?
Allez, je vais boire un coup. A votre santé... |