"Le cadeau"... ( vendredi 11 février 2022 - 207 km -3000 m déniv. )

 

Credit :bienvenuealestrechure.fr




Eric ( Lapuyade) a, c'est officiel, un an de plus aujourd'hui. Quel cadeau lui faire ?

L'informaticien génial, en télétravail H24 a déjà tous les écrans du monde du grenier à la cave. Pour son boulot, ses loisirs, sa préparation physique (home trainer en hyper réalité pour une réalité augmentée, termes à la mode). Que lui offrir de plus ou d'autre ? Car aujourd'hui on ne propose plus que du multimédia, de la console, du virtuel, du connecté... On va essayer de faire mieux que l'offrande de la culture geek.


Masha, la Russe, et c'est une qualité, la femme d'Eric, brillante physicienne, très attentive à " son chéri", propose de concocter un 200 km en Cévennes. Quel plus beau cadeau en cette période de sortie de Covid et de tas d'autres choses ? Quelle idée génial! N'est ce pas d'ailleurs une irréalité à transformer ? C'est vrai qu'il lui avait suggéré doucement... Cela va lancer la saison en février.

En principe, pour les puristes, les premiers 200 sont en avril, et pas avant, et aussi sans trop de dénivelé. Mais ça c'était avant. Ne peut on pas, de nos jours, devenir champions du monde l'hiver , voir au crépuscule de sa vie ? Et dans un autre sens, pour "être mondial" ne faut-il pas faut commencer jeune ? Finalement la performance n'attend pas le nombre des années, contrairement parfois à cette patience enseignée, que déchire en un éclair la lumière et l'insolence de l'esprit , que l'on soit jeunes ou vieux...

Tout est possible et on s'étonne d'avoir eu des idées contraires, d'avoir eu "des principes", d'avoir géré en principes de précaution. C'est étrange ce que l'on pouvait penser il y a alors que 2 ou 3 décennies. "Ne pas rouler l'hiver", "ne pas gagner trop jeune", "limiter les kilométrages", "être trop vieux pour quelques affaires..."  Étions nous limités ? Peut-être qu'il y avait moins d'urgence et que, déçus, on a compris que la patience n'était pas toujours récompensée et que le talent n'attend pas.  Jamais. La patience n'est pas fille du talent.

La stratégie du braquage hors des temps et des modes est peut-être la règle, c'est la nouvelle norme. Une belle idée. Et ça marche ! Et puis il n'y a plus d'hiver, le saviez vous ? Et rien à voir avec le réchauffement climatique.


Eric n'est pas très en forme mais quand on parle de santé avec lui, on redéfinit complètement les principes des sciences savantes. Il utilise la gravité même en montant. Il fait Paris Brest Paris en moins de 60 heures avec une seule jambe. Il ne pédale jamais (vérifié) mais avance quand même. On n'est pas loin du mouvement perpétuel parfois. Il faudrait pouvoir entretenir tout ça.

Masha nous amène donc, pour un départ de St Mathieu (8h), d'abord à St Hippolyte puis à la bosse de Cros, pour monter sur la corniche de la Rouvière, déjà citée sur le post qui parle de la mangrove du Gange. Ensuite c'est "L'Asclier intégral" par St Martial. Profil long, aérien avec au bout la cible du tunnel, visible longtemps. Un vrai plaisir.


Col de l'Asclier, un classique pour une classique
de février.

 De là haut on profite de la fenêtre météo, le soleil est là. L'occasion de tester les Cévennes en descente... Oui, surtout ne jamais spéculer qu'une descente cévenole te requinque ou te fais augmenter une quelconque moyenne. Entre gravillons, feuilles, branches, bogues éclatées, écureuils, eau (limite verglas), virages, tu ne fais finalement que te battre et survivre. "Tu manges de la calorie", pour parler en vieilles unités du système.

Des Plantiers, voici la montée du Pas et son étrange écobuage sans l'ombre d'un humain, puis enfin l'Espinasse son isomère à plat.


On arrivera facilement au Pompidou, village cathédrale ou plutôt temple, austère et vide.

Le Pompidou. On ne s'y attarde jamais. Encore moins
aujourd'hui, il faut rentrer... 

 Heureusement nous avions quelques sandwichs (Eric parle lui en unités légale, les joules). Il va falloir dévaler la vallée bien Française, plus droite, plus rapide, cette enclave qui prenait des allures de final de Milan San Remo (au cours de quelques premiers mai à St Jean du Gard), nous rend aujourd'hui invincibles.

Anduze, braquage en règle d'une boulangerie pour fêter la reprise cinétique et la possibilité de finir de jour.

Il y a des bornes aujourd'hui, il faut "charger" un peu...




Retour d'anniversaire...


Quelle beau retour par la fameuse rampe de Vacquières, d'abord à allure soutenue puis avec un léger relâchement alors que le soleil se couche. Cette temporisation est une marque de respect pour cette bascule vers la nuit. La beauté du geste pour finir ce jour solaire de février et arriver juste avant la disparition.

Eric a bien partagé son cadeau.


 

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