"Virée Twingo" - Une autre façon de découvrir... ( du 17 au 19 août 2018 )

Sommet des Monts du Pilat...
La notion de « virée Twingo » est relativement récente pour moi  (2009). Elle consiste en :
 1) charger le vélo dans la petite chose de chez Renault qui va de A à B sans bruit (et que l’on dénigre injustement).
2) Partir au dernier moment comme « Joséphine » qui ne connaitra la totalité de la  mission qu’en cours de route. Il s’agit d’être furtif, mobile, d’aller là où on ne vous attend pas et de faire exclusivement du qualitatif.
3) S’absenter  minimum 3 jours avec 300 km au compteur.
 4) Etre à plus de 100 bornes de chez soi.
5) Réaliser des bivouacs sans rien transporter sur le vélo. Donc une autonomie conséquente, un système bien compact. « Twingo pack » et « twingo definitive »  si vous voulez…
Depuis cette date, j’ai donc arpenté (en 11 sorties, ce sera la 12ème -Opus 12), le Queyras, les terres des fêlés (Colombiers, on disait Colombière à Montpellier), Boucharo, les cols de l’Ubaye, le Poggio de San Remo, la Suisse en dérive totale, Lure, Parpaillon, rencontré Ventouman… etc. Cette fois, je vais « trainer » dans les Monts du Lyonnais et du Pilat près de Lyon, terres d’Industries. Peut-être parce que je n’ai pas intégré Rhône-Poulenc en 1985, seulement condamné à errer au milieu des flamands roses à la Solvay (Salin de Giraud) sous les rires moqueurs des rats gondins (étonnés de la déco de mon vélo Gitane de l’époque)… Va savoir… Toujours vérifier les destinations jamais atteintes, même celles du passé en retournant sur des routes qui n’existent peut-être plus. Cela fait du bien.


1)      « Pourquoi toujours courir après un col,  un Dieu ? »


"Le Nautilus", descendant "du Gitane" devant la stèle du Dieu des cyclos...
Ce 17 août au matin, après bivouac dans la voiture (orage), me voilà parti vers le col de la République. Pente souple, longue mais sans trop d’effort. Le col de la République est un passage,  un raccourci aussi vers le sud pour ceux qui ont du temps (en vélo évidemment mais aussi en voiture)… Les cyclistes « au long cours » ont une histoire avec ce col. Toujours. Va savoir pourquoi ?



Moi cela commence le 06 juin 1995, poursuivi par Golf Juliet (Gilbert Jaccon) et sa bande (3 malfaiteurs) sur un Brest Menton, je monte le col à la limite de la nuit. Cela n’en finit pas « j’implore le Dieu Vélocio » de me laisser passer, de me faire basculer vers les cigales…

Je finirai sur une pelouse, épuisé, peu après Bourg Argental…

Le 03 mai 2016, ce fut « Vélocio en Sibérie », fin d’étape d’un… Menton Brest, cela va de soi (l’autre sens). A la nuit tombée, la neige, le désir de basculer, il faudra finir à Roanne, m’obligent à convoquer le physique… « Vélocio pourquoi m’a tu abandonné ? » Un certain Dubessay (SAR, contrôle routier) heureusement m’a relancé à l’entrée de St Etienne…



Oui ce col est étrange et cette stèle en hommage à Paul de Vivie posée à côté du panneau des révolutionnaires interpelle. Paul de Vivie, alias Vélocio, le roi du business plan, serait la destination cosmique des fédérés dont je vous ai déjà parlé (Pâques Russe) ? Sa route, un purgatoire obligatoire. La notion de col et, cela ne fait plus débat, est aussi intéressante pour les collectionneurs. Un col, c’est déjà bien, ajoutez-y   un Dieu à vénérer c’est mieux.

Pour moi ce sera, un raccourci, un passage, les cigales d’un côté et de l’autre, la route de St Etienne… Je n’ai pas de Dieu. Même s’il existe.


2)      « Morandi était une chèvre… il aurait dû s’inspirer de Monsieur Seguin… »

Alors que cette première journée s’achève sur des routes qualifiées d’Ardéchoises, c’est-à-dire pittoresques et  propices à «  se taper la bourre » avant d’aller remercier un Président devant la table de ravitaillement ou bien s’excuser de ne pas, «  à l’insu de son plein gré », avoir assez borné… je me retrouve dans un trou. Le trou d’Annonay vous connaissez ? Non il n’y a pas de festival de BD comme à Angoulême pour sauver cette ville de l’anonymat… On dirait un peu Hiroshima qui se reconstruit, avec quelques zombies qui errent de ci de là au milieu des gravats. Bref, rien à faire, rien à voir… Je m’extrais, par l’élévation car le trou est vertical, il faut sortir du béton et retrouver le vert, le plus joli ici étant  la zone commerciale car elle fait rêver les fauchés sous clim… Voilà c’est fait, retour à la montagne disait Frison… Une magnifique plaque sur la gauche met en arrêt le Nautilus !?

Et je ne vous ai pas parlé de la chaudière tubulaire qui détrône encore aujourd'hui les TGV en surchauffe...

Il y a quelques heures, quelques jours, le pont de l’autoroute de Gêne s’est effondré (plus de 40 morts)… L’ingénieur architecte du plan Marshall a du faire des erreurs de calcul sur la qualité des bétons… Il aurait été bien inspiré de relire les grimoires de Marc Seguin, l’inventeur des Ponts suspendus… Ses ouvrages simples sont toujours en place aujourd’hui et fiables. (Tournon etc). Le XIXeme, quel siècle !!! 
J’irai même voir cette maison de Varagnes qui aurait pu être le « château de ma mère… » où aurait pu vivre mon grand-père "à cigare", enterré (bien seul?) au père Lachaise, pas très loin d’Edith Piaf et des descendants des Doors.

Le château des inventions et découvertes fiables et pérennes...
Encore " un château de ma mère "...
3)  Pour finir ces quelques commentaires, je suis allé m'allonger au dessus de St Etienne, au lieu dit Sorbiers, bivouac magnifique avec aux pieds les lumières de la ville. A propos de lumières, certaines municipalités éteignent l'éclairage public entre minuit et 5 h du matin. Pourquoi ne pas généraliser  cette action à la France entière qui disparaîtrait ainsi aux yeux des occupants de la station orbitale, la France devenue océan et rendue au habitants de  la vie nocturne martyrisée depuis des décennies ? Un progrès cette histoire (bilan carbone, finances, faune et flore).
Mon but est de réaliser, de jour, ce que j'ai réalisé par 5 fois de nuit : la jonction St Etienne-Lyon. La fameuse Saintelyon (trail de 72 km départ minuit). Serait-je déçu ? J'ai toujours eu l'impression d'être au pôle nord par ici avec le verglas, la neige, la pluie dans le meilleur des cas, et s'il n'y avait cette frontale, les loups n'auraient pas manqué de finir le travail... St Christo, St Catherine via Moreau... ce nom qui sonne comme dans les victoires avec Napoléon. Bref, que du plaisir, pour arriver à Chaponost, le très fameux mur final de l'aqueduc...  Avec le Nautilus, en restant sur du macadam, au plus près,on est moins (pas) fatigué. C'est bien le vélo quand même... Très beau parcours.




St Christo en Jarez - Le premier contrôle de la Saintelyon...
Enfin, je suis passé de jour... Pour comprendre au risque de perdre en magie.
Le "mur" de l'aqueduc...
En travaux.

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