Mt Aigoual, montée rapide, descente en stop !… (4000 marches - 08 juillet 2018 )


" Voilà la crête mais ce n'est pas gagné..."



L’histoire des « 4000 marches » commence pour moi le 15 octobre 1994. Une ascension avec Gaby dit "le rital", cycliste sous excès de testostérone, englouti rapidement à ce fameux carrefour qui disperse dans tous les sens ceux qui n’ont finalement plus grand-chose à se dire. Loïc, le fiston, était de la partie lui aussi, bien vaillant du haut de ses 6 ans lançant régulièrement un « c’est quand qu’on arrive ?... Cette longue ascension bien négociée, l’amena plus tard à effectuer un Marvejols Mende sans avoir jamais fait le moindre footing de préparation (2h). Comme ça. La formation cela commence très jeune, comme en Russie d'ailleurs avec les futurs champions…


 Depuis, je suis assez fidèle à cette magnifique montée par les crêtes et croyez-moi cette bosse, ce n’est pas la Roche de Solutré, dénivellation pour handicapés, avec les toutous qui suivent… Il y a de la hauteur, c’est propre, c’est net, précis, avec un parcours même un peu technique… Il y aurait aussi des randonneurs qui, ayant le vertige, auraient renoncé !? C’est dire…
De nuit (avec les Inoxs, association de fait d’aventuriers des années 90, dissoute car totalement illégale), de jour, en course plusieurs fois au mois de juin, par la variante Aire de côte longue et languissante pour revenir à la bagnole lorsqu'on a la journée pour s'amuser. On aime passer ici pour réfléchir, sortir de Montpellier, oublier la ville du sud ou bien penser à autre chose. C’est déjà un peu la montagne. Pas les Alpes non, mais quand même. 
On se fait surprendre  par la neige ou le froid en hors saison, on pense peut-être à cette austérité protestante, ces gens bizarres qui grattent le sol pour quelques châtaignes broutées sous l'ombre inquiétante d'un « épervier de Maheux » . On y monte pour  trouver les premiers flocons, ceux qui nettoient la vermine d’un été où les cigales ont trop gueulé, trop abusé... On y fait du stop aussi pour redescendre, réflexe intelligent de ceux qui veulent durer et surtout ne plus descendre dans la vie. Je ne sais pas ou plus avec qui je suis monté par là… Du moins je ne veux pas trop en parler. Cela ne vous intéresse pas trop… Moi si encore, je l’avoue volontiers. La montagne est mémoire et grave dans le cerveau la beauté, comme les regrets. 
Ce matin. C’est le podium de la course de la course de 2012 qui reprend du service. Jacques était devant moi en master 2, lui premier et moi, deuxième en 1h22’45’’. Un peu plus du km vertical pour à peine 10 bornes. Quel bon souvenir cette victoire des corps sur un terrain de jeu dément alors que beaucoup dégoulinent affalés dans la plaine... On s’est réconcilié depuis Jacques et moi, ce podium finalement c’était dans une autre vie. Il a toujours été un peu plus fort. Sa victoire au Km vertical de Chamonix l'an dernier recale les sceptiques s'il y en a.

Objectif du jour ? Rien. Donc 1h34’la montée. Pas mal non ? On se reposera «  au village des macaques » dirait Jojo l’ultratraileur qui lui ne se repose jamais …
Il faut redescendre... Allez un peu de stop, 3 voitures, c’est la coutume… Parler un peu aux inconnus dans cette « caisse » qui nous remet en bas est aussi un plaisir. C’est de la montagne optimisée.
Sur le parking, il fait lourd. Jacques déniche un sentier. C'est reparti, on enchaîne dans un monotrace de l'autre côté... Pour faire passer le sandwich de l'Espérou.!?
L'Observatoire juste avant " le stop"...

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