Pâques Russe ou Provençale...? ( Barbentane - Concentration FFCT - 01 avril 2018)

Un  disciple de Vélocio... ? 

Chasseur, cueilleur à l’épuisement mais précisons aussi… « chasseur de médailles ». Du temps a passé depuis ce 19 avril 1987 à Sault pour ma première concentration annuelle des cyclos de France. Cet espèce de pèlerinage de Pâques où tu croises de drôles de rois Mages, de drôles de vélos, de drôles d’aréopages de clubs motivés. Quelques «  flèches » (à définir) aussi faisant "une flèche"… 24 h sur un vélo pour écouter, fatigué, à l’issue d'un "coup de tampon", les sermons sur ce Dieu Vélocio dont personne, à part peut-être le conservateur du musée éphémère sur le cycle (à 2 pas), ne connait l’Histoire, et les motivations profondes.

Un disciple du Parti... ?

Depuis ce jour, je suis bien des fois retourné, vérifier des choses à défaut de les comprendre. C’est comme un appel. Je suis «  Joséphine » dans Nikita (L.Besson), je m’exécute. Et à vélo. Le cheminement m’a toujours ravi (de la crèche), que ce soit sous la pluie, seul, accompagné, parfois mal accompagné d’ailleurs…J’ai toujours atteins l’autel au milieu des marchands du temple qui vendent le rythme cardiaque, les choses permanentes, les livres de l’histoire de Lulu, un grand Puma par ci, d'autres magnifiant un col par là, faisant du chiffre avec des sacoches, des confréries comptables, la table de celui qui "est de l’organisation" à minima, de ceux en attente "d'un titre". Aussi, les fameux « compagnons de fond de puits » dont je parle souvent. Ceux qui rampent en 650 pour embrasser la terre comme ceux là qui font des gros câlins avec des arbres...Marrant.Tous en guenilles mais attention ! Avec force carte bleue et bénédictions. Il ne faut pas exagérer. Patrick Plaine c'est celui qu'on admirait, de loin, très loin...
 Parfois ils ont dormi une heure sous un abri bus et ils en pondent une bible en attendant d'être sanctifié. L’électricité est d’ailleurs la dernière trouvaille en ces lieux, les vélos s’équipent, les tandems donnent le ton. Ils sont prioritaires. Un tandem c’est un bureau de club tout entier  avec Président devant, secrétaire derrière, trésorier dans le portefeuille… Le tandem est admiré, comme on admire des handicapés ou des VIP, ou les deux. Car il est d’usage d’être collectif et avec moins d’effort, nous sommes désormais trois, soit deux cyclistes et une batterie. Magnifique. Le cyclo solo s’y sent… un peu seul. J’ai d'ailleurs, dans ces occasions, toujours dit que j’attendais des amis lâchés dans la bosse de Daudet à moulins , sous un club d’emprunt, de peur d'être "grondé" par les cheveux blancs en chasubles.

Je ne vais vous décrire en détails ce rendez-vous, même si j’ai un peu commencé. On y reviendra plus tard. La question qui m’est posée aujourd'hui est «  pourquoi » encore une fois aller vers ces tables de Présidents (de Club, de Ligue, de fédérations, d’associations élitistes ) qui connaissent si bien les règles ? Pourquoi ma ponctualité à ce rendez-vous annuel ?

J’ai une réponse immédiate, imparable qui exclue ma responsabilité. C’est dans ma génétique. 

C'est la faute de mes ancêtres Russes, si respectueux des médailles. 

En effet, et depuis le siècle dernier (déjà) et à chacun de mes 21 derniers passages, je suis décoré d’une médaille commémorative qui a une signification particulière. 
A chaque déplacement sa signature. Ce pourrait être "l’ordre du courage", celle du "mérite cycliste", de "l’ordre parental qui impose un retour pour ne pas nuire à la famille", celle de "l’ordre de l’amitié cyclo" (médaille vraiment particulière), la "Grande Croix de St Commerce alias Vélocio", celle pour « service impeccable à un peloton bien soumis et discipliné », celle du « défenseur de la liberté cyclo », une distinction pour « la protection de l’amicale des Diagonalistes », celle pour « avoir sauvé une cycliste » ayant percée, celle pour « le développement du réseau des voies secondaires », celle pour « mérite dans le développement de l’énergie musculaire », pour « mérite dans l’exploration des espaces »… Bref ! Que de médailles méritées, que de joie, que d’accomplissement, à placer en vitrine (gardée) ! Oui je suis comme ces Russes qui vous inquiètent.

Je rappelle, pour finir, que ces breloques seront jouées aux billes par les générations futures. Dans pas plus de deux générations. C'est comme ça. 

Auront elles conscience de mes passages, de mes interrogations sur le monde ?