Gran Canaria...L'aventure low-cost (1/2)
L’aventure à bas coût, un rêve… Barcelone Las Palmas pour seulement 81,37€ aller-retour dans un avion pas si dégueulasse c’est à la limite
de l’indécence… Pardon pour le bilan Carbone, quand on est vénal ou pauvre on ne parle pas
écologie, on tue un peu pour de l’argent…
Tout commence dans une carlingue à 800 km/h... |
Les Canaries mais
qu’est -ce donc que cette destination de baby-boomers friqués en mal de
plage ? J’ai trop critiqué ces nazis et autres Vikings qui migrent chaque
année vers le sud pour barboter dans la bière aux frais de la planète et de la
décence, pour ne pas oser faire la même chose. Et ben si. J’ai même pris
Jacques dans mes bagages (Delafosse) alias JD ou DJ, le retraité disponible et
joyeux au caractère carbonique, adepte des destinations improbables, en
recherche d’émotion. Il était fauché aussi vous comprenez, la faute à la CSG…
Bon le but c’est quoi à part « se casser » des parkings à caddies ?
Lui et moi, on ne peut pas rester une
demi-heure sur une plage !? Donc, le choix est vite fait sur ces volcans déjà
ravinés qui montent droits hors de l’eau : randonner pédibus.
Le low-cost se
précise avec le bus à un peu plus de 10€ qui décolle à 1h du matin de Montpellier (20 février 2018)… Le problème en sera que le
bivouac commence déjà et qu’il peut lasser en phase d’approche…
Barcelone et ses mouettes... |
Barcelona nord
est atteinte après une courte nuit, il n’y a pas grand monde sur ces grandes avenues enfin nettoyées (5h du mat.).
On va se poster face à l’eau près du Mirador
de Colom, sur un banc pour finir la nuit… Petit déj., bien mérité. Journée olympique
à faire des ronds autour de Montjuïch,
et retour en bas aux fameux Ramblas puis vers l'aquarium. Finish en métro comme l’élu dans Matrix. Ne rêvons pas le terminal des
avions ne sera pas accessible à pied, seulement en payant.
Les sacs à
dos sont scannés, on nous a pris les coutelas, moi un opinel, Jacques un
laguiole, un vrai et AOP. Ecœurés les mecs! Faire tourner les couteaux sur la
pierre, à l’instar de Rahan le fils de Crao, disparu trop tôt, ne sera plus possible. Heureusement il me
reste la boussole du « chasseur cueilleur à l’épuisement » . Entassés dans le tube, carlingue optimisée ou
l’hôtesse passe au-dessus du voyageur, l’orgasme de l’accélération gratuite
vers les volcans est déjà une récompense pour nous et les 300 passagers.
Je ne vous
l’ai pas dit mais on ne sait pas où on va. A l’horizon, pas d’appart en timeshare
avec piscine illuminée la nuit ni buffet à volonté. Certes, une vague idée d’un volcan Teide sur une autre île a alimentée la
conversation mais tous ces transferts quand même, c’est un peu fatiguant. Il
faudrait changer de port... On ne va pas quand même pas balader plusieurs jours
comme les nantis d’après-guerre sans faire fumer les chaussures de trail sous
prétexte qu’on s’est trompé d’avion !
JD qui aurait pu être DJ par ici, dans une autre vie, fait du stop à une heure du matin pour arriver au puerto ou une barque improbable vers Tenerife devrait nous attendre. On se couche désormais sous un algeco derrière une palissade à écouter le périphérique de ces villes tropicales qui, après ou avant carnaval, ne dorment finalement jamais.
Allez, on oublie. On va faire mieux. Un petit dej. sur ce comptoir à tapas (Catalina rambla ) et puis direction sud… On décrète la « trans Gran Canaria » comme les Sébastien Chaigneau et autre Kilian Jornet. Direct live … sans repère ni balises. C’est que les coureurs s’élancent dans la même semaine (le hasard). Peu importe, on ne les croisera pas. Personne d'ailleurs ne se croise jamais là-haut au delà de 1000 mètres.
JD qui aurait pu être DJ par ici, dans une autre vie, fait du stop à une heure du matin pour arriver au puerto ou une barque improbable vers Tenerife devrait nous attendre. On se couche désormais sous un algeco derrière une palissade à écouter le périphérique de ces villes tropicales qui, après ou avant carnaval, ne dorment finalement jamais.
Tu vas où ...? A Tenerife ? |
Allez, on oublie. On va faire mieux. Un petit dej. sur ce comptoir à tapas (Catalina rambla ) et puis direction sud… On décrète la « trans Gran Canaria » comme les Sébastien Chaigneau et autre Kilian Jornet. Direct live … sans repère ni balises. C’est que les coureurs s’élancent dans la même semaine (le hasard). Peu importe, on ne les croisera pas. Personne d'ailleurs ne se croise jamais là-haut au delà de 1000 mètres.
Trans
Gran Canaria…(21 février)
DJ Jacques
attaque une autoroute par une glissière de sécurité au-dessus d’un terrain
vague… Il trouve cela étrange étant habitué peut-être encore un peu à préparer, en bon cuisinier, ses voyages avec minutie… Paysage
espagnol de mitage avec architectures déroutantes voire hallucinantes… C’est
par là ! Avec un peu de bitume. L’avantage et l’inconvénient d’évoluer en 3D ici c’est que tu ne montes que sur l'axe des ordonnées dans une
ambiance désordonnée et que sur l’axe horizontal tu ne bouges pas d'un pet. Las Palmas
reste là sous tes yeux, bloquée. On va bien finir par les quitter ces casbahs
blanches. Un cm sur carte c’est une borne et demi, ça, on va le regretter
souvent… Que sont ces routes à 15% minimum qui vont vers ces sommets sans
réalité ni humaine, ni animale ? Tiens un embalse ! (barrage),
spécialité espagnole de paysages Mad Max, sans eau bien évidemment à quoi ça
sert et avec du bartasse pour y
accéder. Allez plus loin c’est plus vert sur le parcours et après quelques oranges
volées nous parvenons à Vega de San
Mateo. On a travaillé le physique (excellent pour préparer un ultra) mais le paysage et le
bitume dominant ont déçu.
Une chapelle pour un bref arrêt... |
Sur l'Embalse qui est une impasse... |
Pozzo
de las Nieves…(22 février)
Bivouac sur
une terrasse de médiathèque. Ensuite, enfin, un sentier, un bon GR de
contrebande qui monte bizarrement pour mener à ces chiens autochtones tachetés
couleur pierre sèche, peut-être descendant de bêtes sauvages près à bouffer du
trailer… Le point culminant de l’ile nous attend. Ici aucun étage végétatif t’explique
l’altitude, tu peux croiser un cactus alors qu’en bas il y a quelques sapins d’Autriche
face à un petit bordel bien connu.
Pas de bol,
plus de neige à las Nieves et une forêt incendiée pour le point culminant de
l’ile. Faire de la glace ici, je n’y crois pas… Il ressemble à un petit
chantier à touristes ce puech de 2000 m. Ces derniers regrettent tous, à tourner autour d’un vieux radar, les
comptoirs à tapas, plus bas.
En
redescendant, le Roque Nublo, belle
balise façon ouest-Américaine et les fanions du trail TGC apparaissent…Enfin, nous trouvons « le beau » sur un
sentier glaciaire bien aménagé. DJ se passionne pour un petit embalse et la
mécanique des fluides qui y est attachée, peut-être rêve t-il de hammam, ou d'une eau glacée pour une cryothérapie de sa pauvre carcasse !? A quoi
pense-t-il ? Plus loin, arrêt amandes, au milieu de jardin (abandonnées) Ici le concept de "casse auto" est déterminant... San
Bartolomé de Tirajana, on mange le menu local alpagués par la bergère du
bar. Pluie. DJ devient expert en bivouac, ce sera une terrasse de restaurant
fermé.
Pozzo sans las Nieves, un petit ravage selon Barjavel... |
Maspalomas
et son final bucolique… (23 février)
Pluie ce matin, quel dommage car c’est beau, pas de constructions,
sentier aménagé dans le roc. On suit les balises, certaines clignotent, ou sont
les trailers devant nous ou derrière ?. Attention à ne pas glisser. Beaux
paysages malgré la pluie.
Embalses encore , en ruine avec toujours pas d’eau. Ici il ne pleut jamais, les plantes sont alimentées par l’hygrométrie, elles ventilent…. Belle averse (donc pluie annuelle), on prend à gauche sur une piste de terre pour savoir où finit donc ce 128 km ou Jornet est mort de chaud… C’est vrai, c’est grandiose mais il faut aller chercher bien loin au sud pour enfin en avoir plein les yeux. Ce sont des dépressions de vallée, je suis tenté de penser au Colorado et à ce voyage de 2001 vers l’ouest américain (Le chemin de Napa) . Nous tombons dans le barranco (oued) à galets qui nous mène droit à l’Espagne telle qu’on la connait.
Embalses encore , en ruine avec toujours pas d’eau. Ici il ne pleut jamais, les plantes sont alimentées par l’hygrométrie, elles ventilent…. Belle averse (donc pluie annuelle), on prend à gauche sur une piste de terre pour savoir où finit donc ce 128 km ou Jornet est mort de chaud… C’est vrai, c’est grandiose mais il faut aller chercher bien loin au sud pour enfin en avoir plein les yeux. Ce sont des dépressions de vallée, je suis tenté de penser au Colorado et à ce voyage de 2001 vers l’ouest américain (Le chemin de Napa) . Nous tombons dans le barranco (oued) à galets qui nous mène droit à l’Espagne telle qu’on la connait.
D’abord une basse-cour troglodyte avec de nombreux volatils
abrutis comme ces coqs qui chantent toute la journée (sont-ils joyeux ou
nourrit au Viagra ?), une belle décharge avec force camions sur la gauche,
évolution sur un terrain vague (spécialité espagnole). La trace est au milieu
de la rivière, une espèce de plat bétonné de mauvais goût, immense autoroute au
cas où il y aurait de l’eau, et de gauche à droite, la fameuse architecture
espagnole à dominante blanche sans aucune cohérence avec ce profond sentiment
de vide et de chantiers non bouclés. Quelle déception !
L'arrivée originale, bitumée, empierrée de la traversée, c'est, après tout, l'idéal pour traverser l'urbanisation sauvage... Un oued bitumé (les petits fanions de la TGC sont un peu sur la droite...) |
DJ Canaria
(Alias Jacques) est un peu mouillé, il voudrait sécher tout ça me dit-il
derrière ses frites au milieu de Carnon plage. Pourquoi pas un hôtel… ? Mais
non, ici c’est luxure, Casino et petites pépés sur des hectares… On fait du
timeshare pas très cher, c’est le
low-cost, s’en mettre plein la vue dans un immense camping bétonné.
Bus, on
remonte au nord, on n’a rien compris, on va recommencer
alors, voyons la suite…