Paris Nice 2/2 ( Du 20 au 26 avril 2025 - 1193 km total)
7 ) Le trou de St Etienne.
Parvenir à St Etienne sera un peu compliqué. Depuis la sortie de Feurs je suis à nouveau sous la pluie. Dans la capitale du "design", et on se demande bien lequel, je m'abrite et attend. D'abord sous un abri-bus puis dans un bar. Il y a toujours un moment où on repart quitte à faire des concessions. C'était la ville de Rémy (IUT), c'est aussi le départ de toutes mes Sainté-Lyon. Les platanes rappellent le sud. Que dire ?
8) Les histoires et les légendes du col de la République.
Tous mes passages ici en traversées furent mémorables. En 1995 vers Menton, je passe de nuit épuisé au sommet. En 2016 vers Brest, il y a la neige et le froid et je dois être à Roanne en fin de soirée pour respecter le road-book. Aujourd'hui, c'est la pluie qui va s'intensifier dans la descente sur Bourg-Argental ce qui va "flamber " mes freins (c'est vrai, ils n'étaient pas tout neufs). Je pense que l'esprit de Vélocio est un peu responsable de ces conditions. Il me pense aussi prétentieux.
9) Rouler derrière un engin de chantier n'est pas vraiment une solution.
La vallée qui mène de Crest au col de Cabre (via Die) est longue. Elle pourrait être monotone, mais j'ai un peu le vent favorable ce qui fait que cela me rend heureux et me distrait. L'opportunité d'un tracteur ou d'un engin agricole met en joie le cycliste qui, si les vitesses sont adaptées, peut s'abriter.
Je vais le faire par jeu avec un engin de chantier qui va plus vite que moi. Bon ce n'est pas très rentable, car le vent est de dos et que je prends quand même de la fumée et le bruit est pénible... A un moment, je le double pour en finir. Le chauffeur avait l'air de bien s'amuser aussi.
10) La promesse des Col de Cabre et de la République.
Au col de la République au bout de la ligne droite de la stèle-col Vélocio, existe un hôtel restaurant : le Grand Bois. C'est une auberge à l'ancienne. J'aurais bien pu m'y arrêter, y manger et dormir au lieu d'échouer plus bas dans un bouge avec moins de charme. Le nombre de place est limité, mais l'arrêt aurait eu de la gueule. Un endroit rustique " vieille France". Mais, que voulez-vous, je pense toujours me refaire un peu plus bas et un peu plus loin... J'ai pensé qu'il ne pleuvrait plus dans la vallée du Rhône. J'ai surtout dit : " on ne s'arrête pas en milieu d'après-midi quand on est configuré pour des progressions diurnes et inexorables. Enfin, le bivouac est la règle...
De la même façon, au col de Cabre, au lieu de basculer bêtement sur cette route à joints qui mène à Aspres, j'aurais pu rester au refuge et m'y poser. Les "routiers de l'extrême" y font bien un arrêt. C'est un lieu de passage qui permet certainement de gagner des kilomètres quand on veut récupérer la vallée du Rhône.
Cela impliquerait de ne plus bivouaquer et j'avoue,sur ce point, hésiter encore même à mon âge.
C'est peut-être en allant vers Sisteron, que je me suis fait la promesse d'y faire un jour étape et dans les deux établissements. Pourquoi ne pas faire un circuit par exemple qui relierait les deux et me permettrait de manger "une poule au pot" ?
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Dessalage à Serres. Il suffisait de rester au col de Cabre pour une baignoire, mais on ne se refait pas... |
11) Le Chaffaut me surprendra toujours.
Je ne vais pas disserter sur le raccourci du Chaffaut je l'ai déjà fait souvent. Par contre en passant la Bléone, il y a une vue fantastique sur les Alpes enneigées... C'est comme une madeleine de Proust qui t'explique pourquoi tu pars encore et encore et... toujours...
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Les neiges éternelles... |
12) Arrivée nocturne à Nice.
J'arrive souvent à Nice dans l'après-midi. Sauf en 1992. Je pense que c'est lié au fait que je pars souvent en début d'après-midi de Paris. Comme je fais 5 double-quintes, cela décale d'autant. Là, je n'ai rien prévu, mais lorsque tu bascules de "Toutes Aures " comment ne pas penser aller au bout de la vallée du Var ? Que faire à Entrevaux ? Le vent thermique est dans le nez, mais une arrivée avant minuit serait sympa.
Pas un chat sur la piste cyclable de Carros. Il n'y a que moi.
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Il faut que je mange... même à quelques km de Nice... Pas d'erreur. |
13) Je salue tous les hôteliers de Nice et d'ailleurs...
Les hôteliers sont incroyables. Théoriquement, à mon arrivée de PN, je me pose une nuit à l'hôtel pour pouvoir boire l'apéro place Masséna, me "remettre droit" et faire un petit retour jusqu'à Fréjus. Il est pas loin de minuit et je sens que cela va être compliqué... On m'annonce 100 euros dans mon hôtel habituel (rénové certes) de l'aéroport. L'épicier propose 90 au bout de 10 minutes de blagues. Cela me fait rire. Par précaution, je m'étais déjà lavé aux douches de plage sur la promenade. Le bivouac sera trouvé presque dans l'aéroport, en bout de piste. J'ai fait une bonne affaire.
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Ne rêvez pas les gars, je ne suis pas assez fatigué pour payer une douche cent balles... |
14) Retour improvisé et efficace
Le matin, je retourne près de la place Masséna pour un petit-déjeuner mais cette fois dans une rue adjacente. La place est totalement déserte ce matin. Le musée du même nom sera aussi fermé pour cause de tournage. Ce sera donc pour une prochaine fois. A Cannes, je trouve un TER pour Marseille. Puis un autre pour Arles. Tout est complet... C'est un chantier. Tout est cher.
Je vais rentrer tranquillement d'Arles à vélo en prenant le début de la voie de Compostelle. Je serai chez moi vers 1 h du matin.
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Je me "promène" au petit matin... |
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En allant vers Cannes... |
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Minuit à Sommières... Le calme absolu des retours incognitos... |