Virée maritime ( 1er janvier 2025 – 103 km) - "Palavaos dos Descobrimentos"- Hommage à Popeye le grand navigateur.
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On te salue Popeye, tu as certainement eu une vie de bonheur le long du canal... |
Le jour de l'an est un jour qui ne sert à rien ou disons presque. On pourrait donc le consacrer aux engloutis du passé, à ceux qui sont partis vers un soleil levant ou couchant selon les boussoles.
L'année dernière (si je compte bien), en retour du fameux volcan de la Palma, j'ai eu l'occasion de voir Lisbonne en nocturne par le hublot de l'avion Vueling. Tout le monde dormait comme d'habitude sauf moi.
Des lumières, le Tage magnifique deviné, la côte découpée examinée avec précision, en détail... C'était surtout le contraste des masses noires des eaux abyssales avec les zones illuminée, ou s'affairent peu d'humains à cette heure qui me fascinait.
On arrive des îles par l'océan, et on ne peut pas se tromper : la vision aérienne est une science exacte pour qui adore lire d'en haut. On se perd avec délice à imaginer des lampadaires à 10 000 mètres de distance, des ponts aussi comme à San Francisco, on se vois en bas là, à déambuler, à être devenu Portugais, et à rentrer chez soi. Une autre vie projetée comme toujours.
En 2001 en retour d'USA, il y avait James Dean qui me saluait, me demandant de revenir, de le rejoindre. Puis plus loin, la neige, le Canada...
Aujourd'hui, pour "conjurer" ce vide, le thème sera simple, je vais commémorer les grands navigateurs en atteignant Palavas. Cela peut prêter à sourire, mais j'ai toujours pensé que ce port à crêpes des dimanches après-midi dégoulinants d'ennui, était un lieu de départ et qu'il pourrait surtout s'agir du mien.
Lorsque j'habitais Villeneuve les Maguelone, je venais corriger mes copies dans un café, " le Palavasien" juste devant la barque de Popeye le pêcheur bien connu des touristes.
Ça sentait l'iode et les mouettes criaient et peu importe leur taille, leurs races ou leurs ambitions et si leurs ancêtres ne juraient que par les décharges locales, cela faisait un beau lieu pour ambitionner de disparaître définitivement et sans bruit.
Oui, Palavas, c'était un peu Bélem pour Manu dit Popeye le pêcheur médiatique. Pour moi aussi.
Le 17 avril 2002 encore et pour être précis, après avoir bouclé mon eurodiagonale d'Hendaye vers la capitale Portugaise, j'avais immortalisé moi et la tour de Bélem, ce phare repère des nombreux navigateurs. Par respect. Je me sentais tellement proche de ces gens, et de toutes ces histoires de départs.
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Bélem ou Palavas ? |
Je ne voulais pas savoir s'ils allaient coloniser des pays ou quoi, et encore moins quels étaient leurs buts cachés. Au diable d'ailleurs le wokisme récent qui condamne les départs alors que, pour être d'un endroit il faut bien être parti d'un autre un jour. C'est le principe de la migration qui est dans les deux sens et par essence.
Aller du Pic St Loup à Palavas n'est pas si simple, l'urbanisation est passé par là. C'est l'occasion de tester un circuit que je ne referai peut-être pas car relativement nul.
Les fêtards de réveillon doivent dormir et cela va m'aider pour être au calme. Je parviens rapidement à une piste le long du canal près de Mauguio. Ensuite c'est Valergues et l'aéroport. Vueling, Palavas, Belem.
Je sais aussi que l'ami P.L du MUC (ce n'est pas pour le définir) apprécie ce secteur. Il part souvent tantôt en avion, tantôt à vélo. C'est un découvreur moderne. Il m'envoie régulièrement des photos de Flamands roses très idiots, de couchers de soleil un peu mièvres sur des étangs improbables et au mieux quelques nouvelles des Saintes Marie de la mer avec toutes ces Sara qui n'ont jamais aidé personne même pas Mireille. C'est vrai, ce n'est pas leur rôle et c'est un autre sujet. J'en avais déjà parlé dans ce blog des ces soi-disant saintes...
Je cherche les pistes le long du tramway. Que les routes sont grandes sans les voitures ! Qui je retrouve donc de l'autre côté des rails ? Pascal évidemment. Il revient de Bélem. Incroyable. La collision des caravelles s'est jouée à une minute à peine. C'est le destin. Je pense à Pascal et il apparaît. Magie.
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On se croise parfois sur les routes maritimes... |
Je continue vers le restaurant le Phare. Il y a bien là quelques volatiles sur les eaux, je les ignore, mon royaume étant la pleine mer alors que les bestioles chassent l'anguille au milieu de quelques flaques.
Le café Palavasien est fermé. Il n'est pas rive droite du Tage mais rive gauche du Lez. Enfin, on me dit que c'est fermé, mais il y a du monde. Certainement une réunion privée. Peu importe, c'est fini les paquets de copies à rêvasser en regardant un reflet d'une Venise sur canal.
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La tristesse d'un lido Palavasien à l'aube d'une nouvelle année... |
Capitaine Popeye, le Cabral des daurades (royales) n'est plus là avec son bateau, il aurait, parait-il appareillé définitivement.
Il a su partir, c'est beau. Il a eu ce courage. Je lui souhaite bon vent. La Méditerranée ce n'est pas assez grand, mais tout ça c'est dans la tête..
Au pire Popeye, évites les Baléares, rejoins vite Gibralatar, et après, c'est très simple : tout droit en suivant les étoiles...
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Salut Popeye ! Vas donc rejoindre Gibraltar et l'infini... |