La solitude est encore rentable... (15 septembre 2024 – Randonnée des deux tours –Gignac- 125 km)
Etre seul face au Canigou n'a pas que des désavantages... |
Tout ce qui est incompréhensible m'intéresse et donc j'y retourne... Cette organisation locale de fin d'été n'échappe pas à cette règle. Et il y a du lourd. J'avais déjà l'an dernier mesuré le phénomène de dissidence en terres d'Hérault et constaté que les fondamentaux puérils des cyclistes de Cardonilles étaient toujours respectés partout sur la terre et dans l'univers.
Ce jour, je viens pour ça, mesurer, voir, confirmer ma sidération totale. C'est que j'en ai bouffé du bitume avec les jojos de village et les lulus de Montpellier. Mais je m'étonne encore. Ils sont totalement prévisibles, sans foi ni loi, et surtout sans aucun panache, sans honneur ce qui est bien plus grave.
Revenons au départ. D'abord, il y a la blatte lourde à vélo Peugeot de grand-père qui s'accroche à toi dès la sortie du village, il te trouve sympathique, voudrait te parler de clubs et de Codech et déjà te bloquer à 18 de moyenne sur son porte-bagage. Il est sur le petit parcours et voudrait, toi qui bien sûr es sur le grand, que tu t'effondres comme lui sur ces premières pentes.
Tu crois que je viens pour les petits parcours ? Jamais.
Je l'abandonne donc là.
Le meilleur de la matinée sera peut-être ce passage en solitaire sur le plateau de Cabrials avec la vue sur le Canigou au loin. Mais où sont passés les groupes, les pelotons "de jambes de partout" guidés par un VAE de paralytique ?
Je les retrouve plus loin comme des grappes déjà millerandées, éparpillés façon puzzle. Ils ont eu du mal à revenir sur moi malgré leurs salves suicidaires dans les bosses de Mauchiens. Ils confondent vitesses instantanées et moyennes. Ils aiment s'arrêter pisser aussi dès qu'on les largue.
Une bande de feignasses du matin qui s'était inscrite sur le parcours moyen ou sur le petit (c'est le même) décide de rallonger du côté d'Agde. Ils trouvent que c'est trop facile. Il leur fallait un intermédiaire entre le moyen et le grand parcours !? Un parcours hybride, c'est à la mode... Tout est un peu hybride aujourd'hui les bagnoles et le reste... Les organisateurs n'avaient qu'à y penser...
Je reste avec un groupe en retour d'Agde. C'est intelligent, le vent est dans la gueule. A l'entrée de Montagnac, tout le monde s'arrête. On est à peine à 200 m du ravitaillement. Pourquoi s'arrêter, il reste juste 200 m ? Pour shunter bien sûr et rentrer direct sans dire au revoir aux bénévoles.
Moi faisant toujours honneur au plat et respectant les écritures, je vais me retrouver seul après le passage à ce que j'appelle un contrôle.
Les contrôles qu'ils soient aux frontières ou aux ravitos ont été supprimé il y a déjà des décennies... "On ne contrôle plus rien" est bien l'expression d'une époque.
Je rentre donc seul. Les gros paquets d'ailleurs ne vont pas traîner sur les petites routes du final. Ils rentrent direct à Gignac par les platanes plein nord ! Il faut allumer le barbecue. Attention aux incendies ! Ils auront fait 110 km et moi 125.
Ces 15 km d'écart sont une infime partie de la différence entre moi et eux. Vraiment.
J'arrive, je suis le dernier, c'est évident. Seul au départ, seul à Cabrials, seul à l'arrivée. On naît, on vit et on meurt seul. J'ai quand même 24 km/h de moyenne !
Je n'arrive pas à savoir à qui s'adresse ce genre d'organisation.
Une note positive pour finir, c'est la comptabilité. J'ai un excellent retour sur investissement. Pour 5 euros donnés, j'ai dû gagner 7 euros. Je suis en positif de 2 €. Comment ? On additionne : le cadeau : un tour de cou au départ, le café + pain au chocolat + 3 ravitos très bien fournis (c'est rare) + parcours papier (c'est inespéré avec les traces GPS). Bravo quand même. Pour le reste... On en parlera l'an prochain.
"Marc Madiot, priez pour nous pauvres cyclistes..!" (ravito Agde) |