Destination là-haut... ( 02 juin 2024-138 Km)
Beaucoup de moyens pour petite ascension ?... |
Quitter l’attraction terrestre est un rêve.
Décoller enfin pour avoir la tête dans les étoiles.
S’élever aussi d’abord et surtout, parce qu’on a déjà la tête dans les étoiles.
Bernard Alcaidé (BA) est de ceux qui sont «nés» avec les programmes Apollo.
Les fusées ont décollés avec lui. Quelle chance !
Et il est resté là-haut. Jamais redescendu.
Je n'ai pas écrit qu'il a disparu avec les missions Apollo.
Mais il y a un peu de ça.
Dans les trajectoires de vie tout commence tôt, très tôt.
Ensuite dans l'immense majorité des cas: plus rien...
Il se réalise quelque chose de fondateur, de violent, on parle de période « grand alpha ».
Il se réalise ou on imagine qu'il se réalise.
On aimerait, pour parler comme la NASA, que cette période liminaire ne conditionne pas une trajectoire qui serait ensuite, pas si nominale que ça...
On cite souvent ce Philippe Labro disparu dans les années 1950, resté chez l'oncle Sam au milieu des conifères et des bûcherons joyeux ;
Je cite aussi de mon père alias « Papa Lima tango Charly » assis dans son avion au dessus des déserts de l’Arizona, cherchant finalement une piste d’atterrissage qui n’existe pas…La cherchait-il vraiment d'ailleurs? L'essentiel n'était-il pas de tourner là-haut ? Éternellement. On y est tellement mieux qu'en bas.
Ce qui reste enviable, c’est moins d'être une «mouette de décharge» à espérance de vie quasi-nulle, qu'un goéland de grands espaces, immortel, qui peut faire au moins une fois, un tour de terre sans jamais se (re)poser.
BA est resté dans une Gemini, et il regarde la terre. Souvent. Et que la terre a bien changé depuis...
C’est une planète qui semble l’avoir abandonné la-haut, une terre qui ne regarde plus vers le ciel et les étoiles…
Il m'en parle souvent lors de nos virées vélo.
Si BA redescendait il saurait que trop le temps effroyable de son absence et que, au milieu de ce chantier humain , non ce n’est pas plus possible !
On est tellement bien dans l'espace sans cette pesanteur qui provoque une gravité fatale à la situation.
Là haut rien n’est urgent, tout est intense, on dit c'est primordial.
Il n’y a pas ces attractions subies néfastes et incontrôlées et pour aller vers qui ou quoi?
Et surtout il y a des possibilités comme dans les rêves. Innombrables. Incroyables. Qui défient l'entendement...
Ce matin, avec YF, autre astronaute dans un autre registre je vous l'accorde, on va accompagner BA pour un mission dans l’espace Cévenol.
C'est que BA a la particularité de ne pas vieillir.
Il est bien connu et prouvé désormais, les équations le formalisent facilement; on ne vieillit pas ou peu dans l’espace. Surtout en mouvement.
A pas loin de 74 ans, son corps est intact et flotte parfois. Il est, à peine érodé ce qui étonne le lambda. Ce n’est pas vraiment physiologique. Avant tout c'est mental.
Et se poser encore cette satanée question d’une éventuelle redescente, de rentrer sur terre et pourquoi faire?
Pour gérer, en étant plus «terre à terre», cette oxygène rare en milieu hostile ?
Cette montée sur l’Asclier au milieu des châtaigniers est une satellisation patiente, rondement menée par une équipe soudée et sans limites, une NASA d’opportunité sise sur cap Valflaunès si on veut.
Le point d’apogée de la mission est atteint au sommet de l’Asclier.
Le voyage a prévu juste en ergols : pains aux chocolats, croissants et autres crêpes (pour la technique).
Quelques erreurs de calcul ont été vite corrigées pour retrouver la trajectoire et la vitesse. Des erreurs humaines qui feront progresser les prochaines missions.
Il fallait pointer une étoile là haut comme le James Webb le fait de l'un des points de Lagrange.
Les observatoires de fonds de vallée ne permettent pas de voir ces types de nébuleuses en Cévennes.
Encore moins celles pas encore découvertes.
Il faut redescendre.
Il n’y a pas de vieux astronautes.
BA en est la preuve.
73 ans: 130 km dans la matinée (mesure télemetrique)
Houston control