Une matinée très "spéciale"... ( 30 septembre - 23 km)


Le Turini ne laisse jamais indifférent que l'on soit à pied, en vélo ou en voiture...
Aux frontières de l'Italie, c'est ici que se bâtissent encore les légendes... Un mélange de nature intacte et de suicide pétrolier...
Certains ont vécus aussi les derniers hivers magnifiques de la jeunesse en mangeant des châtaignes sous les flocons, regardant passer la fameuse "Lancia statosphérique" de Bernard Darniche... 

Crédit : Pinterest

 

Ce matin, je suis de passage dans l'arrière pays de Nice à l'occasion d'une épreuve sportive.


Coach improvisé de Jojo sur un ultra-trail médiatique et surtout mercatique ( Roubion Nice ), je me faufile au milieu des ravitaillements, attentif aux éventuels besoins du coureur. Support moral surtout pour Jojo. Rendez vous est d'ailleurs pris à Levens, "la base vie", cet endroit délicat où, " tout peut basculer", on parle alors de "base de fin de vie"...


D'ici là la journée est belle et je m'occupe.  Pas de pluie comme l'an dernier sur la même épreuve. On va passer le temps de façon qualitative, rendre "rentable" cette sortie week-end à bilan carbone défavorable.


C'est que j'en ai des souvenirs par ici. A commencer par ce col St Martin gravi en 1987 dans le "vintage Thonon Nice" cyclo, qui est une belle entrée en matière pour qui veut voyager loin. J'essaie de m'y projeter en gravissant le col en voiture cette fois. 

Des flashs aussi, moins bien définis et à ne pas forcément partager. La mémoire de colonies de vacance trop précoces alors qu'on a à peine quelques années. Quel age ? 5, 6 ans ? Séparé de tout, de la fratrie à minima. Sospel, Rimplas, la Bevera... Fondateur. Mais de quoi ? D'une forme d'érosion ou de construction ?

Très joli ce col St Martin. Aéré. La vallée de la Vésubie, par contre, est différente : une moraine de conglomérats érodés des glaciers d'autrefois. Mais cela il ne faut ni le dire, ni l'écrire eu égard aux inondations récentes. On parle de fatalité et de désastre inattendu pour ces crues de 2021. En fait, elles étaient écrites. On était aussi dans la récidive. Sans la moindre adaptation. Si tu construis sur une moraine qui est la définition même du terrain non stabilisé, ne laisses pas traîner ton jet d'eau par terre...Au risque de disparaître au large de la promenade des Anglais au milieu des arbres d’embâcles défoncées et sidérantes...

Je me déplace donc lentement au milieu de ces nouvelles routes construites à la hâte au milieu de la Vésubie pour que quelques uns continuent à vaquer dans ce creux de cette vallée sinistre et en faillite.

Je m'égare.

Mon attention est plus joyeuse et se porte désormais sur le Turini (sur la route encore de 1987), un col mythique surtout pour le fameux passage régulier du rallye Monte Carlo. On le dit décisif.

C'est vrai que l'ère pétrolière en est au " début de la fin", mais j'avoue sans la moindre honte avoir aimé suivre à l'époque (années 70-80), les carrières des Darniches, Auriol et autres Ragnotti... Comme j'ai aimé Prost, je le confesse, avant l'arrivée du robot rouge du vieux fusil ( Schumacher).

Ce qui est important pour revenir à ce rallye c'est que l'on est en montagne, qu'il fait froid et que l'on n'est pas loin de la belle côte d'azur, de la mer. Un mélange des deux. Un "chaud froid" unique et surtout pas tiède. C'est le rendez vous aussi des aficionados d'un week-end d'hiver qui sent le soufre.


Mon objectif ? Monter ce col en courant, face nord, en partant de La Bollène Vésubie. Un peu plus de 11 km avec quelques virages mythiques pris " au frein à main"... Cela va de soi...


De revenir ensuite en courant pour apprécier ce qui a été monté. La magie du recto verso.


Un total de 23 km ce qui est bien peu comparé aux 115 bornes de l'Ultra pour Jojo. Je ne suis qu'un 'accompagnateur qui essaie de "garder le geste"...


Que du bonheur...S'élever au dessus de ces crues que chérissent tant les hommes...



Comme pour le poggio di San Remo qui n'est finalement pas très loin à vol d'oiseau, on a l'impression ici d'être dans un lieu magique, d'entrer à sa façon dans une lignée historique. Plus silencieusement aussi.


Chalet du sommet...


Le lieu de départ, un nid d'Aigle que je retrouve après une longue descente ...



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