Virée Zoé - Provence - Opus 18 - 371 km - 07 au 09 août 23
Le vélo fantôme du bivouac.
J'ai sélectionné tout près de Bédoin un lieu de bivouac très efficace et secret que j'utilise depuis plusieurs années. Surprise à mon arrivée de trouver un vélo attaché le long de la clôture qui semble presque en bon état, on dit d'ailleurs "en bon état mais presque..."
J'ai douté un instant de m'installer, me disant que j'allais être dérangé mais c'est improbable car personne ne viendrai chercher ce vélo entre 23h et 6h du matin. Et quand bien même... Ne partageons nous pas la même passion ? Le biclou va rester là deux jours puis... disparaître. On a voulu me dire quelque chose ?
Le vélo des fantômes de Bédoin...
Crédit : BL2) Le désert Provençal au mois d’août !?
La batisse de St Hubert par le balcon périphérique...
La majorité des cyclistes ne sont pas très téméraires, je vais encore le vérifier aujourd'hui. En ce moment c'est canicule ou vent violent. Rien d'autre.
Pour monter le Mt Chauve la canicule cela peut se gérer, il suffit de partir tôt. Sauf qu'au milieu des contraintes des fiestas du soir, le cycliste opportuniste lambda de location se retrouve souvent dans la pente vers midi !? Toi tu es déjà redescendu. Pour les photographes de bord de route qui, je l'imagine doivent gagner des fortunes sur ces pentes, il n'y a pas de trêve et pas d'heure, c'est selon des plannings serrés parfois qu'on "se débarrasse" de cette ascension absurde.
Sauf les jours de Mistral. Là quand il souffle tu es assuré, quand bien même sur le versant sud (via Bédoin) de croiser les turbulences à tes dépends. Donc de ne croiser personne.
C'est dans le jardin de Simpson, la fin des fameux six derniers kilomètres, que cela peut devenir problématique. Les rafales, te poussent sur les cailloux "mal-rangés" des bas-côtés. Peu avant les stèles, je décide de finir à pied. Ne l'ai-je pas réalisé pédibus de nombreuses fois et de bien plus bas, poussant le vélo pour cause de neige ?
On ne va pas très vite mais pas beaucoup moins vite. Le col des tempêtes porte bien son nom, l'écoulement y est turbulent, tu ne tiens pas debout à la pancarte. Et que dire de la dernière rampe du compresseur de la tour ? Un délice.
En redescendant même topo... Pas à pied mais presque. Déchaussage et on roule à 10 à l'heure... On ne se relâchera que quelques kilomètres plus bas, près de Chalet Reynard.
Et oui, on est un 7 août vers 10 h du matin...
L'humanité est couchée... Restent quelques passionnés pour la rencontre turbulente...
Crédit : BL
3) Aller chercher Aulan par la Nesque des petits matins...
Les gorges de la Nesque sont une façon indolore d'aborder le Mt Ventoux par Sault. C'est une prise d'élévation lente, inexorable, sauvage qu'il faut réaliser au petit matin. D'ailleurs à ces organisations d'Avignon qu'affectionnait "le grand Rata" (Brevet de Morières) c'était le parcours pour aller virer à Chalet Reynard sans forcer. Une grande idée que de rouler sans forcer... Beaucoup arrivaient au pied des 6 km de caillasses sans avoir réalisé leur cheminement, étonnés de leur force relative qui est ici toujours un concours de circonstance. C'est bien le chemin choisi qui fait la destination. Les kilomètres défilent sur ce bitume nouveau et après quelques arches de type "Vercors, j'arrive...", les parois à Aigles royaux apparaissent sur la droite pour un finish au belvédère.
Oh ! au virage, il y aura bien quelques motards mais à cette heure, ils éteignent les moteurs et n'hurlent pas encore, sentant peut-être qu'il se passe quelque chose c'est à dire rien, du silence et de la lumière. Le silence par exemple d'un lever de soleil sur parois calcaires où tu cherches les rapaces...
D'ici on peut certes aller faire un Ventoux en évitant même le pog de Sault par la route interdite du bas mais il y a mieux.
Par exemple : aller acheter du nougat dans le village pour rejoindre la Jeanne d'Arc de Ferrassières. Puis dominer les lavandes pour arriver au col de l'Homme mort (le cycliste lui est vivant) qui va permettre un beau panoramique plein est sur le Ventoux.
On était fada hier on va pas l'être encore aujourd'hui quand bien même les conditions sont idéales. Les cherche t-on d'ailleurs ces conditions idéales ?Mon but du jour sera d'aller monter le col d'Aulan. Mon dernier passage remonte au mois de mai 2003 lors d'un 400 qualificatif (Clapiers) et dans l'autre sens. 20 ans. Je sais.Rien d'extraordinaire à dire sur ces gorges même en montant. D'ailleurs, pourquoi rendre extraordinaire un passé brumeux sans véritables souvenirs marquants ?Gorges de la Nesque et sans forcer... Le Mt Ventoux pour les lâches ?
Une route pour aimer le vélo.
Crédit : BL
Il y a la Nesque certes mais on peut également sur ces trajets sud faire la longue montée de Méthamis qui mène à St Hubert. La batisse tu la vois face à toi lorsque tu es au point de vue de la Nesque, c'est la rive gauche... Une route plus malaisée, moins facsinante, isolée au milieu des chênes. La probabilité de croiser un animal y est plus grande aussi.... C'est peut-être d'ici qu'on voit mieux les choses.
C'est vrai que le retour par Gordes et la fontaine du Vaucluse n'est pas du même acabit. Mois d'août oblige....
St Hubert. Un phare pour les spécialistes du secteur...
Il y a un petit robinet d'eau sur la gauche...
Crédit : BL