"Aller virer tout-là-bas à Ferrals-les Montagnes..." (BRM300 - 322 km - 15 avril 2023)

Alors Masha, Gérald et Yvan, on y va ou pas ?
C'est quoi cette météo ?
Crédit : PL




 Il est un secteur étrange c'est le secteur sud est de la Montagne noire. Abrasif, déroutant sauvage, avec une bonne petite dose de désolation. 

Lors de tours de l'Hérault dans les années 90, le col de Ste Colombe par Boisset était déjà un beau challenge surtout si l'étape était longue. Et il se trouve qu'à l'époque on aimait bien enfiler les 200 comme des perles... Le passage de Boisset était alors un verrou à considérer, peut-être une inutilité de plus, et on en sortait toujours interrogatifs, différents.

Il y a l'équivalent décalé de quelques bornes plus à l'ouest via St Julien de Molières pour finir cette fois au col de Serières (et Uscats) dans une belle forêt. C'est le programme.

Pour ajouter aux difficultés de terrain voici la météo qui s'en mêle. 

Ce BRM n'aurait jamais du avoir lieu, une peu comme le 200 l'an dernier mais pour d'autres raisons. En fait il s'agit d'une alerte climatique au vent.,  rafales annoncées à 130 km/h sur le Caroux et l'Espinouse, un air violent de nord ouest. 

Beaucoup d'ailleurs ne vont pas partir, préférant jeter l'éponge car trop sèche avec ces mouvements imprévisibles d'atmosphère. C'est vrai, qu'a choisir, il vaut mieux la pluie que d'être projeté dans quelques vignes... On fait on le pensait mais avant le 200 de l'an dernier. 

Nous sommes partis quand même, dès potron-minet (5h30), les alertes c'est vrai n'impressionnent plus grand monde quand elles sont quotidiennes depuis quelques années. On a trop crié aux loups. Qu'ils viennent !

La clé de ce trip kilométrique c'est de virer à Ferrals, coûte que coûte. Le premier contrôle à Alignan du vent était un présage. 

La matinée forcément ralentie se passe bien, peut-être l'effet des trou-bosses du nord Biterrois. Aigues-Vives est le début des sauvageries avec un profil pas très élevé mais inquiétant par sa solitude. "Pas de risque de prendre un arbre, il n'y en a pas..." C'est ce que je fais remarquer à mes quelques compagnons. Ma vision positive des choses. Pour le reste on ne va pas très vite mais n'étais-ce pas prévu ? Il faut seulement garder un peu l'équilibre. 

" Quand on ne va pas vite si on chute on se fait moins mal ?"... 

Finalement l'extermination propre aux "grands borneurs " se réalise et on peut apprécier les cocas  à 4 euros (c'est à souligner) de l'auberge du contrôle de Ferrals. Sortir de l'enfer est un peu payant. Y rentrer est totalement gratuit. Toujours.

Ensuite nous sommes à l'abri car revoilà les arbres et eux, à la cime, sont bien plus exposés que nous. La descente vers Courniou se fait un peu au pas et en état d'extreme concentration pour éviter la chaussée jonchée de branches.

Ensuite, j'ai un peu honte d'en parler c'est vent favorable. On pourrait penser que nous allons vraiment accélérer mais ce n'est pas le but pour moi. Le vent n'a qu'une utilité ici c'est "d'être dans un fauteuil" et de ne sentir aucune fatigue. Comment apprécier ce don du ciel si on accélère en s'épuisant ?  Le rattrapage en vitesse est strictement inutile puisque le délai est large. Il s'agit d'enrouler le braquet et de regarder les paysages. T'as compris le programme ?  Fantastique. Rare aussi. Faut dire qu'on l'avait mérité...Aucune culpabilité. La nature nous rend, elle aime les intrépides. 

Nous rentrons tranquillement, les kilomètres défilent par tranches de dix, toujours prendre le temps de s'alimenter surtout si c'est facile, le cerveau lui divague et oublie souvent l'épreuve... Aucun problème de sommeil sur un 300, c'est juste une journée de vélo. Je sais on ne m'a pas posé la question. 

Le Ft Béthou est passé vers 22h, dernier petit obstacle dans un calme absolu avant d'aller boire un coup à Assas (chez Pascal de l'Inattendu).  

Attention aux animaux, restons focus... Ils reviennent... 

Les absents ont encore eu tord. Je l'écris depuis tellement d'années. Mais je croie qu'ils s'en foutent. Je ne l'écrirai plus.   

Ferrals-les Montagnes après avoir un peu bataillé...
Crédit : BL


 

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