Colognac, la fin ou le début des routes ? ( 30 décembre 2022-112 km )

Le bar Tabac de Colognac, les portes de la perfection d'un prétendu "cul de sac"...
Crédit : BL

L'année s'achève et l'hivernale ACE à Colognac  n'a pas eu lieu. Une histoire de grippe dans les chaumières et, à un degré moindre, d'humidité, une belle invitée de dernière minute. Et comme chacun le sait, devrait le savoir ;  lorsqu'il pleut en Cévennes mieux vaut rester chez soi. Cela devient très compliqué (chutes et crevaisons, vitesses quasi-nulles surtout en descente !?). 

Pourquoi choisir Colognac ? Je pense que c'est l'isolement du lieu qui te le fait apprécier. Un mélange de "bagnoles interdites, châtaignes,  feu de bois, isolement... !". 

On en est plus aux hivernales à l'Aigoual des années nostalgie (80) qui "petit à petit" ont fondus avec la neige, pour disparaître totalement. Disparues, volatilisées, sublimées... comme le club d'ailleurs. La station de l'Aigoual sera bientôt la cible des épiciers collectionneurs de métaux. 

Qui s'en souvient des ces tirées via l'Espérou?

Et puis, on s'en moque vous avez raison. Tout est à créer, tout change. Aujourd'hui,  c'est Colognac et c'est très bien. 

Pourquoi ?  C'est tout en haut, en Cévennes et cela semble la cime de quelque chose, on a l'impression d'être au bout d'une route. Le bar, qui récemment abritait des hirondelles (disparues à cause du peintre, quel malotru !),  est en "cul de sac" avec une pente bien raide pour dissuader les profanes d'y parvenir. 

Qui connait ce troquet chez les cyclistes ? Ils ne sont pas très nombreux. D'ailleurs on a mis un robinet d'eau potable en bas de la dénivellation.  Pour ne pas monter là-haut. Il faut le mériter. 

J'ai toujours aimé Colognac et ses environs. Ce lieu ou " musette" (cycliste d'une autre époque) devait ramasser des châtaignes et ensuite rentrer joyeux, via la dévalée du Rédarès. Prolongeant son isolement de solitaire, par le plateau de l'Horthus au dessus de Pompignan, il finissait par rentrer à la ville, en guerrier vainqueur. 

Le cul de sac n'est surtout pas une impasse. C'est toi qui décide de t'arrêter là à ce bout qui est finalement le tiens. Tu pourrais prolonger un peu plus au dessus des maisons et aller chercher quelque fermes austères et tristes sur le versant nord surplombant Lasalle. Voire, soyons intrépides,  de la piste pour retrouver le col du Mercou qui est d'une autre vallée? Oui, c'est possible. 

C'est un chien qui m'arrête un peu plus loin au dessus de Lasalle...M'expliquant qu'il faut revenir au Bar Tabac qui est le terminus de l'année et mon terminus tout court....
Crédit : BL

 Oui mais, non. Ce bar c'est l'arrêt. Il faut finir là.

La petite terrasse t'y engage, elle est sous une belle lumière d'hiver liée à la trajectoire du soleil alors que l'on arrive à ce fameux "bout de l'an". Ce bout de l'an qui a toujours "un rien de funèbre" pour faire plaisir à un Ciorans qui ne devait pas beaucoup pédaler lui au milieu du quartier latin. 

C'est fermé mais quand on ferme une porte en campagne c'est pour les chiens. La patronne me fait signe et ouvre. Un peu comme en montagne. On ne laisse jamais quelqu'un dehors.

Le cul de sac permet aussi de réfléchir sur la vie avant d'entrer dans l'année 2023. C'est un lieu où le Dieu Janus des Romains prend toute son importance, lieu de contemplation du passé et de l'avenir avec ce double visage. Lieu aussi "des portes et des commencements". Un endroit qui n'est absolument pas fermé, la porte il faut "l'ouvrir sur le soleil qui est derrière". Colognac accompagne le passant vers de nouveaux mondes.

Je vais rentrer par la corniche qui mène à St Jean de Codière via la Rouvière, plaisir absolu du sportif contemplatif sur une petite route qui mène à la fontaine de Bourras du cadran solaire.

 "Vous ne savez ni le jour ni l'heure"...

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