"Pour en finir avec ce que l'on appelait le CTM (Cyclotouristes Montpellier)"...

Message (sur forum) à Gérald Razier (Président d'Assas Cyclisme Evasion ACE)... 


Gérald vient de nous envoyer un lien concernant le centenaire prévu du club CTM (Cyclotouristes Montpelliérains) en 2025.  Que dire ?



Tout le monde se demande : " qu'est -ce donc que ce club CTM local dont on a jamais entendu parler, qui n'organise rien, et dont  on est incapable de citer le nom d'un de ses membres...?"

D'abord que veut dire fêter son centenaire ... ? C'est administratif ? C'est un hommage à un dépôt en préfecture ? Ce qui est vieux est chouette ? Faut-il écraser un larme et avoir des bouffées de 
nostalgie ? "

Je vais à cette occasion cher Gérald  faire un petite mise au point et alimenter, même pas, les conversations puisque, pas le moindre quidam d'ACE ou d'ailleurs ne se soucie du CTM. Ce sera la vision LOISEL d'un club qui aurait dit-on existé autrefois.

Le CTM c'est quoi aujourd'hui ? Rien. On n'existe que par ses créations et le mouvement. Quels sont les mouvements et créations aujourd'hui ?
 A tel point qu'on se dit dans les chaumières qu'il a été revendu à la SAMA ? La SAMA pourrait profiter de l'effet centenaire pour relancer sa carrière par ailleurs. Pour avoir fréquenté la SAMA la philosophie est aujourd'hui identique.  
Le CTM n'existe plus c'est devenu " l'entente Sama Cyclotouristes Montpellier". Beaucoup plus glamour non ?

Le CTM n'existe plus mais c'était quoi ? Certes on nous a vanté (via Germain Barcelo) une période faste avec des baptêmes de draisiennes à Puechagut et l'arrivée constatée de nouveaux intégristes post-Taly d'après guerre qui ont fait une OPA sur l'activité et les membres avec force contrôle. L'arrivée fantastique d'un messie type René Andrieu, à la période yéyé, qui allait pouvoir rayonner sur des millions de kms,  laissant dans l'ombre les Lannes et autres Bel  aux carrières brisées, ces derniers baissant les yeux devant le parrain qui dicte les sentences fut annoncée.

Je met immédiatement Jean et Yvonne Valéro à part, car eux ils vivaient du CTM (par le commerce) donc hors jeu et toujours gentils (comme Vivie).

Je suis arrivé en 1980 bien évidemment par parrainage (merci Claude Durand). Il fallait un parrain comme pour  ce fameux Barcelo d'ailleurs (Escande)... Te rends tu compte intégrer les pelotons intégristes du CTM aux maillots oranges type abeilles en déplacement !!! C'était le Graal...N'exagérons rien quand même.

En 1980, mai 68 c'était du passé et pourtant le CTM n'avait jamais atteint  cette date. Impasse de la petite  Corraterie, j'y étais... Et croyez moi, tout le monde devait la fermer et écouter les huiles... Il y avait même des conseils de discipline, demandez à Dudu  (Jean Claude Dupi ), vous pouviez être éjecté d'une association sportive pour avoir pris un mauvais garde boue lors d'un PACTEM (Périple Abbatial). Quand Néné mettait du Luis Mariano ça allait chauffer...

 J'étais le seul jeune ( 18 ans à peine) comme Dudu 10 ans avant. J'étais fasciné par la souffrance... La souffrance physique bien sûr mais j'étais plus proche de Bernard Hinault que d'un Cathare bientôt cramé sur le pog de Montségur. Mais surtout, surtout, je ne voulais pas de souffrance mentale. Non. Je ne voulais que torturer mon corps.
Il fallait faire sa place.
 Les Alain Jammes, Jean Claude Dupi, et  moi même on inventait n'importe quoi pour exister.
Alain et Claude partaient faire les premières cyclosportives (Marmottes, Isards..), moi les premiers voyages à la belle étoile sans bénédictions et autres réservations( dans ces Aubussons de campagne sponsorisés par Dobise et les instances fédérales...)
Et pourtant nous n'étions rien. Pas un regard aux assemblées, il fallait se mettre en bout de table  comme des enfants et chuchoter entre nous de temps en temps... Que pouvaient penser les cadres de cette association dite de bienfaiteurs de nos façons d'envisager notre avenir..?  Le "beau Serge" (Meignan de Mayenne) au regard droit du "faiseur de contrat", le Thérouanne affalé dans son fauteuil club avec une clope qui embrassait Néné... Le Trapat bronzé, Chapatte égaré du passé,  au talent fou...d'avant guerre ...!?
Et ce Francois Régis (Parès) qui pourtant était vraiment fait pour le vélo ?  Quelle énigme ? Il en avait des idées et des créations à revendre ... Ils s'est retiré soudainement dans le désert... On croise parfois son corps au petit matin partant vers le nord dans un beau pull rayé Frison Roche, un bandana d'insolence sur le front... Quel gâchis.  Une pépite ignorée... Que de malheur !?
Michel Ray, pourtant handicapé (et il le revendique), était allé à Istambul en vélo pour que René, à son retour,  le prenne dans ses bras pour lui pardonner un manque de tampon à Ensérune lors des 5BCH. Il ne l'a jamais accueilli au retour des steppes orientales. Il est parti lui aussi, mort de chagrin....
 Et  moi , j'étais monté au sommet du Canigou avec ma bécane et jusqu'à la Croix ! Pour célébrer à mon tour le souvenir Breton encore plus haut et succéder à ce passage de néné par la diagonale du Pic St Loup avec son vélo...Lui dire que j'avais tout compris que j'étais des leurs, qu'on allait tout faire péter...
Fin 1980... Michel est parti, puis Jean Claude, Alain. Jean Pierre (Ferraton) a suivi, ses prestations "hors catégories" ne trouvaient pas le moindre écho dans l'écho du CTM... Parès n'a pas tenu longtemps, il s'est fourvoyé quelques temps mais les mathématiques lui  ont montré que  l'équation était sans solution. Il a jeté la craie.
 J'ai quitté le club en envoyant une LRAR. C'est pas dingue non ? Je voulais que même la poste  sache que je changeais de millénaire... C'était début 1991 après mon Tour de France fondateur de grandes décisions . J'en avais marre des bals musettes alors que j'écoutais toujours du hard rock.

L e clergé a pris la suite, l'époque   des papes et des tempes grises rencontrées à Pâques en Provence pouvait s'établir désormais sans frein, le kilométrage et les ambitions chutant toujours comme cette pyramide des âges se déplaçant toujours vers la droite....  Là tout est écrit, le paradis c'est... pour plus tard. Les grands projets dans les cartons.
Je ne peux désormais plus avoir d'aventure avec un club ce qui est corrélé à mon goût de l'indépendance que parfois vous ne comprenez pas, ce qu'Eric (Lapuyade) appelle avec un petit sourire " mon coté associable" . On est souvent détruit par son ou ses premiers amours, ou par se premières tentatives d'aimer.... C'est ainsi.

 Et toi Gérald  qui est un grand sentimental  et qui aime la liberté et les belles choses quelle est ton histoire avec le CTM ? Tu n'en parles pas, ou si peu, tu chuchotes parfois  qu'il aurait pu se passer quelque chose entre toi et le CTM...Il aurait pu ... C'est un grand malheur... Comme dans Pagnol.  C'est pour cela que tu convoques  parfois des souvenirs qui ne sont pas les tiens et que tu aurais aimé partager avec ces fantômes...
Pour moi le centenaire du CTM serait certainement  respectable mais les anciens n'ont pas toujours été très gentils. Et pourtant on leur pardonne souvent tout avec le temps. Et on a vraiment tord. Le CTM n'a pas été avec moi dans mes débuts mais... à coté de moi. Il faut dire l'histoire même si elle nous déplaît.

Germain Barcelo,  je crois, est décédé au mois de juillet 2019. 
Le CTM bien avant. 
Qu'ils reposent en paix.



"Mes meilleurs souvenirs au père Andrieu..."


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