Cela en vaut-il vraiment la Pène... ? (16 décembre 2018 - Course pédestre 12,1 km)



La pyramide de la Pène, très inutilement gravie, elle attire les récidivistes qu'ils soient du sud ou du nord....




Ce sont les courses de Noël. Pas celles où tu pousses un caddie au rayon foie gras en promo, non, les belles courses pédestres de fin d'année (confidentielles) avec Jacky Boxberger, Mimoun, la boue, les cross, le froid... 
On y va en Père Noel  ou nature c'est selon. On y va simplement et  surtout pour être digne de nos maîtres.  En mémoire de ce temps où c'était "toute l'année sur le pont..."  Pas de" question de climat" en ces belles années ante-"sport de masse démocratisé". D'ailleurs sur la ligne, comme c'est étrange, beaucoup de gens viennent du nord, de Picardie, des plaines du Vexin, des champs de betterave chers à Papa Lima Tango Charly... Ils viennent fêter la fin d'année avec les cigales, ces sudistes bronzés aux auto-entreprises florissantes, ces mélanges de vigile et d'informaticien, de millenaire illuminé et vide, avec ces urban-traileurs "blindés aux as", barjots, prêts à s'humaniser dès le moindre appel sur réseau sociaux... Le viking,il est sec, le regard acéré et paisible, le soleil ne l' a pas encore caramélisé, il n'a pas la douceur sympathique et enjôleuse du néant étalé, mais plutôt la fraîcheur vive des forêts du nord qui finissent sur banquise, cette allure métallique de hard rockeur sans concession avec une pointe d'amertume historique...

Me voilà donc sur la ligne. Pour un footing. Ma 15ème participation consécutive à cette inutile ascension qui en vaut... la peine. Pas moins. La récidive devrait être punie. Quand t'es puni t'es plus fort quand tu reviens... Il pleut, il fait froid, tout le monde grelotte en attendant le départ...
Rapidement, après quelques minutes, chacun est à sa place et trouve son rythme. Il en va ainsi des grandes lois de la Nature qui mettent en génuflexion les moindres insolences... Essayer de ne pas marcher dans les pourcentages conséquents, c'est comme essayer de ne pas tomber en vélo quand tu étais  petit... Un parfum d'enfance pourquoi pas ? La garrigues me rappelle ces Alpilles à fossiles de mes premières années...
Belle gestion sur la piste avec quelques relances. Finir enfin sur un bitume glissant en travaillant l'allure, la posture, le fameux relâchement cher à Sebastian Coe... Ce qui est beau va vite et apporte du prix à la souffrance... (Phrase totalement inutile que j'aime).

Au loin là-bas le but ultime. Le cimetière évidemment ! Au km 12, il va rester 100 mètre... Et les voix du speaker qui encourage ceux qui sont encore à la Pène...

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