Tourner en boucle ... ( virée maritime - 18 avril 2025 - 174 km )

 

Le Grau, Rochelongue, Brescou, le Cap. On remonte désormais sur la boucle...

Dans la série des virées maritimes après Palavas et son Popeye disparu, dans la foulée du phare de l'Espiguette et ses brumes hivernales (Venise), allons maintenant un peu plus au sud du département.

Je veux trouver de nouvelles routes, mais si elles existent, ne sont-elles pas saturées depuis des décennies ? Aller vers la mer est de plus en plus difficile. Je rêve de chemins calmes et, ce serait sidérant de ma part, mais pourquoi ne pas expérimenter des pistes cyclables ? Je suis prêt à m'y abandonner.

Vous n'y croyez pas, je le sais. Et comment  vous en convaincre puisque moi non plus ? Je vais en être éjecté, je ne suis pas piste-compatible, l'envergure de mes ailes et ma vitesse calculée en nœuds ne peuvent s'exprimer sur ces lignes droites à comptables de voies douces.

On m'a bien parlé d'un Tour de l'étang de Thau comme étant un Graal accessible. Celui de ceux qui tournent en boucle autour des mares aux canards ? Qui m'en a parlé d'ailleurs ? Juste pour savoir si c'est une bonne idée.

En sortie de Poussan, je me perds dans quelques vignes et il faut enjamber le talus pour traverser la route de Mèze. Je ne fais pas du cross comme on dit. Plus loin, je retrouve un tronçon sur les hauteurs qui va mener, à quelques mètres près, devant la maison de mon frère Lily.

Je suis accompagné d'un Président de club, d'où sort-il celui là ? Faut croire que je les attire il roule comme "une enclosque" et a un vélo qui ne lui correspond pas. Comme Fabius monté sur une Harley pour parler de souvenirs qui fâchent...

Il veut me montrer comment on va à Marseillan rapidement. J'appuie donc un peu puisqu'il veut me régler mon compte. Il se propose de m'accompagner en me cassant le gueule !? C'est absurde. J'en croise souvent des comme ça. Le milieu du vélo est très idiot. C'est normal, il est représentatif de l'humanité.

Au carrefour de Pinet, je le laisse en obliquant à gauche vers le Canigou enneigé qui se montre là-bas vers le sud. Lui va rentrer en faisant sa boucle vers la Gardiole... Du calme enfin.

Agde est au bout de cette ligne droite...Le Canigou au fond.

Voici Agde maintenant dont je traverse la noirceur de lave pour aller vers le Grau.

Quelle chance cette hygrométrie quasi-nulle qui permet de différencier à l’œil nu les pics Pyrénéens saupoudrés. Repas à un café de la promenade, me demandant comment je vais revenir de cette aventure. L'endroit est propice aux souvenirs. Tous les souvenirs. Plutôt bons. C'est bien. Je cherche Rochelongue cette plage plus qualitative de mon enfance en opposition à ces étendues de sable juste un peu derrière, sans charme ni rochers, des étendues pour nudistes débridés.

Fort Brescou est là au bout de cette allée, j'ai une pensée pour tous les Dumas, comte de Monte-Cristo, et autre château d'If.

Retrouver maintenant la ligne droite de Sète qui mène à la carrière est un vrai chantier presque au sens propre du terme. Je fais des détours pour me retrouver au même endroit. Quel Las Vegas de bazar !

C'est une petite route qui me ramène à la rectiligne vers Sète. Je la reconnais bien. C'était un raccourci qui menait aux dunes du camping des frères Oltra. Il y avait toujours un héron posé là dans l'eau.

La route du raccourci du héron...

Très fatiguante cette piste cyclable qui ne regarde même pas la mer. Une spécificité volée aux Néerlandais qui détestent l'eau et proposent des parcours le long de digues toujours plus hautes.

Sète est bloqué. C'est normal, il fait beau et tout le monde veut prendre le canal.

En sortant vers Frontignan alors que j'aurai pu rentrer bredouille sur cette géométrie en boucle, je peux faire une photo intéressante. Et je me dis aussitôt qu'avec ces histoires d'enfance, de Marcel et le reste, je tourne en boucle. Au sens propre et figuré. Passons à autre chose.

Fin de la boucle...