Dissidence en cœur d'Hérault... ( 10 septembre 2023 - 113 km )

 

Le groupe des dissidents de l'Hérault évolue à vive allure vers un sud convoité...  
Il va bientôt revenir aux réalités de la vie...
L'éternel recommencement des humanités cyclistes...
Crédit : BL


Il est déjà loin le temps de ma première participation à une randonnée officielle du type Ffvélo ( actuelle dissidence de la FFCT). C'était le 15 février 1981 par des climats froids d'une autre époque pour un rallye dit "de l'Environnement", à la Paillade (Montpellier ouest).

Environnement ? Quelle étrange appellation ! Faut croire que le mot ne nous avait pas vraiment interpelé. On pensait à une rando. du coin peut-être oui, dans l’environnent ouest de la ville. Pour mémoire, à cette époque "on se gelait" aussi en plaines d'Hérault. J'ai même parfois des flashs, des souvenirs de m'être arrêté sur le pont du fleuve après Gignac, transi, incapable de pédaler davantage, habillé trop léger peut-être, comme le veut la jeunesse sportive insouciante. La Sibérie avec ses bidons gelés nous attendait partout, c'était l'hiver long. Parfois je doute mais mes carnets (bilan-comptables) en attestent. C'est écrit.


Plus de 40 ans plus tard, je voudrais commémorer à nouveau cette joie de pédaler sur un circuit officiel par cette venue à une première : " La randonnée des deux tours", organisée par la "roue libre Gignacoise". Je ne sais pas si c'est vraiment une première et si la roue est vraiment libre mais peu importe. J'ai souvenir d'être déjà passé par ici il y a quelques années pour "pistacher" avec quelques lulus sur les bosses éparses, leur "faire payer" quelque chose, ne sommes nous pas incorrigibles?


C'est une première par contre car on  parle de mutualisation de moyens dans un grand élan fraternel d'optimisation. Oui, avant la mort ou la disparition, on mutualise...Souvent. Quand on n'arrive plus à marcher, on s'associe avec l’ennemi pour une trêve, on décrète que l'on s'aime enfin même si la tendresse est toujours un sentiment très suspect et pas très noble, disons "gagne-petit", ce qu'il reste.


Le club de Gignac (Roue libre) donc s'est associé à Florensac pour mutualiser les moyens et les parcours. Deux clubs pour le prix d'un pour une organisation dont le prix est, à la base, compétitif. Pour 5 ou 7 euros tu auras droit au café, aux petits sandwichs au pâté qu'on va fabriquer sous tes yeux comme dans ces nouveaux restos où tu es assis dans la cuisine au milieu des étoilés barbus trentenaires (clonés Kendji), et enfin surtout, on te donnera le fameux "tee-shirt coton" aux couleurs primaires, tout pastel, qui est un hymne à la douceur et au camouflage. Avec lui sur les épaules tu passeras inaperçu pour les mêmes raisons que le mendiant l'est sur un trottoir.



Je décide de partir avec un groupe, comme si j'aimais rouler en peloton ce qui serait extravagant chez moi. Peut-être suis je un peu inquiet du parcours à emprunter qui serait une trace numérique totalement improbable au milieu de vignes... Les nouveaux parcours digitaux encadrés.


Etre au milieu de locaux est la garantie d'éviter les pièges tendus par les dernière habitudes virtuelles...Sont-ils adeptes des GPS eux aussi ?

Je n'ai pas mémorisé la trace ce matin, mieux vaut donc rester au chaud, groupé... Je n'ai pas ouvert l'ordinateur hier au soir pour le briefing des octets. C'est une faute et c'est grave, je le sais.

Le danger quand j'y pense, serait de se coltiner un vélo électrique (VAE) empathique et altruiste qui, aux commandes, mettrait bientôt ce petit paquet en PLS par des rythmes inhumains. Je dois être le plus vieux désormais, j'y ai mis de la patience, 43 années de pratique, mais je suis prêt à l'éjection. A m'accrocher aussi.


Le sympathique dans tout ça est que Laurent (ou Lorentz) est bien là sur son vélo prodige le l'induction mais que, bridé à 25 km/h et contre toute attente, c'est lui qui est bientôt éjecté !? Ce qui provoque en lui une énorme colère. Sa moto ne peut pas suivre des vélos et il ne trouve pas ça normal. Nous devrions l'attendre ? Moi attendre une mobylette ? Quel délire!


Revenons à notre parcours. Nous voilà à enchaîner des bleds au bord du fleuve, le but étant de virer à Agde...Florensac étant, peu ou prou, au milieu de tout ça, à moins que ce ne soit Montagnac...

Je me place au milieu de cette garde Bleue qui a des points communs avec mon club à maillots de même couleur (mais plus jolis) et surtout un objectif partagé : la fameuse dissidence...


Oui la vie des hommes, à fortiori des cyclistes se réalise toujours au milieu de putschs, trahisons et autres dissidences...


Je me renseigne et on m'explique que ces nouveaux maillots immaculés composent le nouveau club du futur (Association cycliste Coeur d'Herault ) celui qui a précisément "tué" celui qui organise aujourd'hui en vendant son âme, par une dernière mutualisation, au club de Florensac. Comme le faisait le CTM à Montpellier il y a deux décennies, avant de sombrer dans les limbes, avec un "mariage blanc" avec la SAMA (qui a dû divorcer aujourd'hui et emporter la caisse... ). Donc, à l'ouest, rien de nouveau.

Mus par une force de Coriolis inespérée les voilà "aux commande" de la nouvelle vérité en cœur d'Hérault. Un vrai club légitime pour une vérité revendiquée "plus sportive" semble-t-il. C'est vrai que la roue libre commençait "à en tenir" avec ses marcheurs, ses vététistes, ses sacochards de fond de puit...


Donc finalement je suis au chaud prêt à accepter le parcours, confiant de la chose neuve et performante. Tant pis pour ceux des fossés.

Je suis derrière et côté droit de la chaussée pour éviter les écarts même si ça oblige aux relances... Notre disciple de Maxwell est bientôt éjecté et cela bien avant Pézenas...


Le ravito de Montagnac, certes mal garé après seulement quelques bornes, est totalement ignoré.

Je perd rapidement confiance alors que je m’aperçois que ces locaux de putsch violent foncent dans le brouillard (virtuel) et ne calculent même pas cette bifurcation obligatoire et fléchée qui mène à une piste cyclable le long d'un cours d'eau...




Je me permets de leur faire la remarque. Ils me répondent qu'ils sont en terres ennemis et ne viennent jamais par ici. Que leur ignorance est justifiée. C'est vrai que du Pic St Loup on ne traîne pas trop vers Palavas mais quand même... Ils sont perdus. Me voilà, rassemblant mes neurones magnétiques à guider les troupes autochtones, c'est un comble.


Plus loin, plus rien. Les flèches papiers au sol, très aléatoires jusque là, ont disparues. Normal le mec qui les a posé a un GPS et trouvait ça idiot ! Nous hésitons. Il semble y avoir une autoroute et une "via di servicio". Agde est imprenable. On ne va quand même pas finir ici ? Je calcul déjà pour un plan B, cela ferait 80 bornes... Je ne me déplace pas pour moins de 100 bornes... Un échec pour le moins. Non, il faut continuer quitte à marcher dans des vignes.

Sur cette bande d'arrêt d'urgence, "entre deux eaux" ou deux écluses, il y a un camping car qui est en panne dans un champ et demande de l'aide. Il faut le pousser...!? Mais c'est la bande à White dans Breaking Bad ? Incroyable. Les voilà partis avec leurs cales au pied pour aider ceux qui ont calés... Moi, je continue seul.

Le nouveau club de Gignac, va chercher les cristaux de Met. direct à la cuisine (camping car)... 
Crédit : BL


Virage à angle droit. Agde est à ma droite ou à ma gauche ? Quand tu fais confiance... Je vais vers Vias... Pas de bol. Je me retourne, le paquet bleu des adeptes des concepts centrifuges tourne à gauche. Je ne vais revenir sur eux que dans les faubourgs d'Agde. Un paquet organisé avec sa force inertielle amplifiée est toujours supérieur à un electron libre de l'hémisphère nord...


Voilà on est à Palavas ou aux confins du monde. Après quelques tamaris ce sera la mer inutile pour un cycliste, sauf à convoquer quelques pédalos... Il faut donc rentrer.


On rentre. Le club dissident semble se déliter... C'est normal. Il a perdu son influx à ce ravito d'Agde qui n'était pas prévu sur le road-book puisque on est sur le lieu de départ opposé, tenu par Florensac. Vous suivez ?

Sauvés par Florensac et surtout Groupama (sponsor des familles) dans Agde l'industrielle...
Crédit BL

Les gars commencent à "en tenir"... Il y a des petits groupes qui se forment, la perte d'amitié est constatée...Où est passée cette camaraderie du petit matin, cette force d'opposition, matérialisée par cette vague bleue indestructible et véloce ? Cela commence aussi à râler... Certains demandent qu'on les aime encore, qu'on les épargne, que ce n'est pas normal... La retraite de Russie s'engage mais en atmosphère chaude et Napoléon n'est plus devant, il traînaille à l'arrière en recherche de quelques hérons, nouveaux ragondins de nos fleuves mangroves.


Ils n'ont pas compris que le royaume des dissidents est strictement identique, voire inférieur à celui qu'ils ont quittés depuis moins d'un an.

Ils en viennent à regretter presque cet ancien club qui, certes n'allait pas vite "sous maillots de laine" mais qui " savait attendre lui"...


C'est l'heure des 2/3 ou de l'effondrement et quelque soient les distances. Km 70 pour 100 bornes à gravir, km 90 pour 130 et ainsi de suite... Le cerveau a intégré un relâchement au 2/3 de la distance... Ce qui fait penser qu'on a pas beaucoup plus d'autonomie que les membres de ce club qu'on a quitté sans une lettre d'explication. C'est idiot.


Que cette querelle des anciens et des modernes est inutile ! Ne fallait-il pas mieux rester au club, cette fameuse roue dite libre, oublier cette mutualisation improbable qui nous fait tourner en boucle vers des moustiques route de Vias et dont la somme des participants est inférieure, contre toute attente, à celle d'une organisation unique ? Cet "amour" dérisoire d'opportunité pour Florensac n'est il pas un cri pour qu'ils reviennent à la maison ? Une passade ? Une provocation ? Ou pour se prouver qu'on peut encore séduire par de désolantes rencontres d'après divorce.


N'était-il pas préférable de créer une nouvelle rencontre Gignacoise, de grande dimension, ambitieuse avec du dénivelé et vers le Nord et avec... toute la famille. Qu'en avons nous à faire des "vie Rhona" de bord d'Hérault en descente vers les camps naturistes ?


Voilà Montagnac où on était passé tout à l'heure et d'ailleurs pourquoi ? On s'arrête boire le fameux coca inespéré. Ca fume dans les têtes, certains d'ailleurs "n'auraient pas l'esprit...". Ensuite les "murs de mon chien" vont éparpiller tout ça... La boucle d'Aumelas deviendra un shunt en option pour quelques uns, les fameux dits faible " qui reprennent" et qui "paient"... C'est vrai, après réflexion, que descendre la Taillade le long d'une autoroute est un réel plaisir. Il parait que sur Strava c'est un tronçon de spéciale...


A l'arrivée le club dit trahi va quand même remettre au club dit dissident la traditionnelle timbale de toutes les poussières. Énorme, surdimensionnée rapport au truc réalisé, elle récompense les putschistes qui ont fait l'effort de venir à la réunion familiale des ancêtres.

La coupe des plus nombreux. Le grand père a même pris la photo du groupe d'ados qui vient de quitter la famille.

Est-il triste ? Je ne le pense pas. Il avait fait strictement la même chose avec les anciens il y a quelques décennies.

Ainsi va la vie, on se quitte, on fais les mêmes conneries pour finir par tourner en boucle. On ne sait même pas d'ailleurs où est la deuxième tours de cette fameuse rando. dite "des deux tours". Perdue au milieu des plaines ? Emportée par une crue de l'Hérault? Ce fleuve parfois dissident qui par simple état d’âme cévenol, emporte tout dans ses crues climatiques ?


C'est si loin Agde quand j'y pense...


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