Les " Châteaux de ma mère "...
Il faut lire Pagnol et il sera alors aisé de comprendre pourquoi, à vélo, je m'arrête, brutalement parfois, devant une propriété, un domaine, un château, ou une clôture barricadée. Ce n'est ni programmé, ni réfléchi, encore moins anticipé. C'est une véritable chance... Je me retrouve alors, à l'identique, dans une église alors que je place un lumignon face à une statue silencieuse et pourtant bien vivante vous verrez. Ce moment qui nous ramène à une condition de "pauvre bougre"...
C'est un temps délicieux de recueillement et de tragédie. L'histoire de Pagnol n'est pourtant pas tout à fait la mienne ou la votre, car il doit y manquer quelques détails mais cela n'a aucune importance. C'est universel et tellement tragique, voire funèbre, que le lecteur aurait aimé la vivre totalement et qu'elle soit sienne. Il en a la même la gorge serrée sur de nombreux kilomètres...
Merci Pagnol pour ce texte d'humanité si rare et simple qui rejoint la grande poésie.
..." Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l'autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son cœur fragile les roses rouges du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils..." ( Le château de ma mère - Marcel Pagnol).
Vacquières...Crédit : BL |