Lusette, la grimpée sauvage...(16 juillet 2019 - Massif de l'Aigoual)


 
Mazette, la Lusette pour Musette ?



Monter l'Aigoual c'est un peu moins sexy qu'escalader le Mt Ventoux. C'est une vérité. Il manque le coté abrasif, violent, athlétique. On dirait que cette montagne s'est érodée et qu'elle est devenue presque inoffensive. On y a même planté des arbres et ils y poussent et y restent, ils ne sont pas écorchés vifs comme au secteur du col des Tempêtes au dessus de Chalet Reynard. Oui l'Aigoual est aimable, gentil et fait le dos rond alors que le Ventoux est glacial, venté, caillouteux, caniculaire et se verrait installer de petites stèles mortuaires tous les 100 mètres si c'était seulement autorisé. Il y a une liste d'attente. C'est presque "très classieux" d'y mourir alors qu'au Mt Aigoual on s'y allonge pour fermer les yeux plus tard ?  Il manque quoi ? La dramaturgie et la violence.
C'est peut-être un peu pour cela que cette bosse Cévenole  c'est la "montagne des familles", le repos régulier et mérité des Montpelliérains, une aire à pique nique sur l'herbe en attendant les Alpes et l'été, en attendant les vraies échéances sérieuses et adultes... D'ici on regarde vers l'est. On y guette le Ventoux aussi et pas l'inverse. Il ne m'est jamais venu à l'esprit de chercher l'Aigoual du haut du Mt Chauve en regardant vers le couchant. Le Pic St Loup oui, davantage... C'est tout dire. Pas de cinglé par ici, aucun "official event"  majeur à sponsors, pas le moindre Hollandais, pas de photographe, pas d'inscription sur le goudron, aucun vélociste au pied...L'Espérou, c'est d'un calme ! On y attend le laitier depuis un million d'année... Nul Bioman récidiviste, ce serait pour le peu "Tartelinesque".. Une montagne à vache ? Pas de vache...
Je m'y rend une ou deux fois par an. Pour vérifier son existence. Dans les Alpes et dans le secteur de Bédoin et Malaucène c'est plutôt  pour vérifier l'existence de son corps que l'on débarque... 

Il y a la montée traditionnelle comme celle du Minier, souple et longue qui te monte à bon rythme sans lever le cul de la selle. Ou alors celle de Valleraugue et ses virages à l'ombre dans la forêt, même topo mais de l'autre côté... L'option Cabrillac où on nous explique qu'un jour quand même, un peu plus bas, dans le Perjuret (col ignoré, à part peut-être par Jean René Bernaudeau...), un certain Roger Rivière (champion du monde de  poursuite) aurait eu un début de destin comparable à Tom Simpson (champion du monde sur route). Roger Rivière !? Personne parmi le peuple souverain et bête n'y a jamais cru à cet impétrant brisé. James Dean de la piste qui n'est d'ailleurs même pas décédé dans l'Aigoual... Même pas. Quelle déception. L'Aigoual ne tue jamais, il t'envoie en stage à Lamalou au pire, quand tu as "lourdement fauté"... Andrieu dit néné (5 fois le kilométrage de Jean René cité plus haut) le montait à plus de 85 balais au milieu d'un aréopage Cétémiste bien cadré et attentif au respect des vénérables. Même si c'est néné, il était vieux... et ça prouve bien que rien n'est mortel par ici.
Le Salidès aussi est assez risible s'il n'y avait cet inutile trou au milieu après le col...  
Ici c'est le règne des  châtaignes, des forfaits skis pas chers pour absence de neige. Les méchants sont protestants et, on est à une heure de la ville depuis qu'ils ont "cassé" la Cardonille et ses lacets bucoliques chantés par Trenet ou bien d'autres avant, col mainte fois réhabilité par mes soins, ouverture vers les Cévennes...

Vallée des ognons que je préfère oignons...


Ce matin, en convalescence certainement, vous l'avez compris, je vais prendre "l'itinéraire sauvage" un peu moins connu des cyclistes celui de la Lusette. Tout commence par la remontée de la vallée des oignons au départ du Mazel par les Valats pour aboutir au col des Vieilles qui a son charme sur les derniers lacets. Ignorer ensuite Mandagout à gauche en contrebas pour aller prendre, à droite, la bosse.
Col des vieilles pour les vieux ?, Mandagout sonne comme mange ragoût, Lusette comme musette... Des vieux à musette qui vont manger un bon ragoût !? C'est cela, c'est bien du cyclotourisme pur et dur sur de petites routes inutiles et lentes... Personne dans le secteur, c'est évident car cela va moins vite en montée mais également en descente, chose étrange que vous pouvez vérifier.


Tout droit vers de forts pourcentages en forêt...

Le paysage est superbe. Il y avait même autrefois un Coucou qui chaque année chantait au même endroit dans les derniers virages sous la maison forestière. Il n'est plus là, le réchauffement climatique a du le faire migrer, lui mettre une claque. Le Ventoux a du le récupérer, il doit être en acclimatation à Lure...Migration climatique.
Et puis, là-haut enfin,  tu es sur un plateau avec des routes "presque belles " comme celles de mon enfance dans le Jura. La suite t'amène tranquillement à l'observatoire par la route sud désormais fermée aux voitures (sage décision). Belle grimpée quand même et à connaître.
Quelques saluts enfin aux marcheurs matinaux qui ont arpentés et réussis les "4000 marches", ils sont peut-être prêts pour aller à Compostelle, le Graal de la lenteur sur des voies horizontales pour ceux qui sont en recherche de "perfection". Pour le moment ils dévalisent le café sommital dans de grands éclats de voix, ils font "péter la mousse".
Retour par le Minier, pour apprendre à descendre...







"Route presque belle..."


Finir au sommet... 

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