« Col de Fontfroide, départ de l’aventure… » (BRM 300- AC Clapiers)


«  Col de Fontfroide, départ de l’aventure… » (BRM 300- AC Clapiers)

6h, départ Assas.  L’heure du boulanger. Il est à noter qu’ils ne sont pas souvent en grève ces boulangers travailleurs… On parlera du « train spécial » du boulanger affrété pour quelques cyclistes qui se promènent… Ce matin, notre ami Gérald (Razier) propose encore « un truc ». Une longue tirade sur asphalte au milieu des dangers de cette société bizarre faite de bagnoles jamais calmées. Pas très nombreux les cyclistes (20, 25 ?), « 300 pitons » comme il dit, il faut être déjà un peu alpiniste pour les négocier et on n’est pas dans les gorges du Verdon à 3 m au-dessus de l’eau, torse-nu, avec ce regard de Patrick Edlinger,…
Stratégie simple pour moi et quelques baroudeurs, aventuriers, qui maîtrisent plutôt la cinétique sur l’axe de la gestion qu'en valeur absolue.. : rester avec le groupe des « mobylettes » quelques temps. Et le plus longtemps si possible, tout dépendra de la forme des soit disant « méchants » qui font des blogs sur le rythme cardiaque couplé à d’innombrables paramètres médicaux vraiment improbables et surréalistes.
Petites lumières éparpillées, déjà Bel Air, Gérald et ses amis (à définir) a du vieillir…, j’ai été davantage secoué dans ces secteurs par ses troupes autrefois !? Tu penses, l’Irlandais imprévisible d’Alès, le « Grandasse » du Biterrois, la nana au « gros caractère » du BRM 200, tout le monde semble être encore là… Gignac, étrange apparition d’un homme planté au milieu d’une parcelle de 1 hectares qui passe le rotofil en commençant par le centre !? Il est là pour nous expliquer certainement qu’il y a plus inutile et idiot qu’un brevet de 300. Pourquoi fait-il ça ? Certainement pour rien ou pas grand chose. Comme nous d’ailleurs. Il est des nôtres. On l’aime. Et où sont donc passées nos 2 triathlètes féminines ? Serions-nous des goujats, machos à la solde d’une société sans scrupules qui abandonnent à la naissance… ? Fallait-il les attendre ?

C’est sortie Roujan que la pluie nous surprend un peu, elle  nous oblige d’ailleurs à s’habiller et désorganise le groupe dans l’enfilade des « drôles de bleds » (Pouzolles, Magalas,…). Les projections d’eau, le froid peut-être, la visibilité, les regards se crispent mais le train continue, sans failles,  les « chasseurs cueilleurs à l’épuisement » n’ont pas encore fini la traque…

Cessenon, c’est sec sur le bitume mais les gosiers réclament. Nous repartons pour la fontaine de Roquebrun. Superbe travail de Gérald qui, à son âge désormais respectable, maîtrise l’organisation des brevets, les fontaines et le reste. Les contrôles ne sont plus, comme autrefois, un jeu de piste au milieu de routes improbables, à la « David Vincent ».  De temps en temps, une ombre inquiétante, selon un cycle stable,  inconnue de tous et toutes, véritable Apollon sculpté, double le groupe… Couché en avant avec un braquet phénoménal, il a le regard fixe, et fait penser que l’époque des « machines » n’est pas révolu. Il vient soit nous sauver, soit nous détruire… Il faudra, selon ses intentions, l’égarer en bas du col…, ou le mettre en court-circuit dans la rivière… Je ne suis pas hélas, en alliage métallique.

Le col de Fontfroide, eu égard aux circonstances est un mur chaud où le petit peloton s’écrase… Le BRM entre dans une autre phase. Pour moi, celle du tourisme, pour d’autres, la même chose mais ils ne le savent pas encore, et pour les derniers, la vérification personnelle d’être encore bien vivants… Il faut s’alimenter à la Salvetat sur Agout  ce qui permet le regroupement. A cette heure, je l’imagine, le disciple de Lapuyade (qui fut Terminator N°1 sur les BRM autrefois, avant d’avoir été humanisé par miracle) doit être dans un garage, branché à une prise de Zoé…
Re-départ pour les lacs, le plateau de Mounis, la chute sur St Gervais avec un pensée pour la vieille du café de Péras,  l’oubliée d’un  Clapiers insolent lors d’un 300 en 2014 ! Est-elle partie de chagrin aujourd’hui ? Je n’en sais rien et je ne veux pas savoir. A mon âge j’ai peur d’empathie alors qu’il faut négocier l’inutile bosse de la Tour sur Orb pour changer de vallée.

Col de la Croix de Mounis, il ne reste qu'à descendre...


Serge et Philippe sont encore avec moi. Les Irlandais et autre Biterrois ont du se mettre sous un arbre… Il fait chaud désormais et je reconnais la « patte » de Gérald, grand cuistot de l’incongru, avec ce passage à Brenas bien exprès. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pour qu’on tombe dans le trou avant le virage vers Octon… Pardi.
Le vent semble favorable, la cinétique joyeuse… Le Salagou ne serait finalement pas qu’un « attrape touriste » ? Je vous aime vous qui faites floc-floc dans l’eau avec les bambins et les chiens alors que je suis sur la plaque avec mes amis, dans une autre dimension, et  certainement pas la votre…
Merci encore Gérald pour ce fameux « mur d’Aniane »… C’est imparable, par là c’est plus court… J’espère que notre bestiasse de ce matin avait assez chargé d’ampères heure… Les batteries sont lourdes sur ce terrain… Ça, Je ne le saurais jamais. A-t-il seulement existé ? Comme papi Rotofil ce matin… Un mirage, un désir…
Ce mur de fin de parcours avant Puechabon permet une expression magnifique de l’hypoglycémie pour certains. Il y a de nombreuses stèles fictives dans le dernier virage. Au Vival de campagne (pas en grève non plus, c’est à signaler), à l’entrée d’Argelliers, nous récupérons de façon disons …Savoureuse… un gars du groupe qui a explosé sur le fameux mur… Son regard trahit une détresse étrange… Il est magnifique, à déchiqueter un pain entier avec une tomme de fromage… Je pense à Jurassic Park, que je regardai en boucle avec mon dernier fils quand il était petit… Quand tout a cramé, on ne parle plus diététique sur forums, on « disperse » «  façon puzzle ».... 

Serge et moi le laissons, lui et ces quelques acolytes égarés aux regards de James Dean, pour négocier un retour rapide avant la nuit. On revient souvent ensemble avec Serge. C’est bien. Serge c’est d’ailleurs le prénom de mon frère… Frère de route. Dans le mamelon de St Vincent …« même pas peur !». 302 km. 20h57’. Il fait jour quand même. Du loisir propre. Merci encore Gérald pour cette nouvelle émotion BRM.
Le fameux contrôle de Brenas...
Une table, un tampon encreur, une carte de route, un horaire...



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