BRM 300 "Un hommage au mécanicien de l'ombre..." (20 avril 2019 - 326 KM)

300 bornes... Stop ou...encore... ?

Assas (6h05) le départ. Le peloton a maigri, on est passé de 80 à 40 depuis le dernier 200. Tu penses il va falloir se taper Milan San Remo ! On risque d'avoir mal au cul et surtout de s'ennuyer...
Je ne sais que penser de ce parcours déjà réalisé en 2015 (la dernière olympiade). Il est fuyant, rapide globalement, sans un grand intérêt touristique. Est-on là pour faire du tourisme d'abord ? La montée sur bel Air à 20, 25 à l'heure semble prouver le contraire. Pourquoi se chamailler maintenant comme des pros dans le mur de Huy ? Incorrigibles.
 Il fera beau avec un vent d'Autan qui finalement s'avèrera inoffensif. Ma stratégie est toujours la même, elle pourrait lasser je sais mais elle est efficace : accrocher les motos sur 100 bornes minimum puis, satellisé dans l'espace, se laisser errer sur les routes, emporté par cette cinétique initiale, et accélérer pourquoi pas en fin de parcours ? (négative split :))...
Les villages s'enchainent, je passe même à Vendémian, un village étrange d'une ruralité gravitaire, trou noir des ambitions, où on prétend que le Christ se serait arrêté là... Même pas la force et l'envie  d'aller tambouriner sur l'aire avec les apôtres, le fiston de Dieu aurait préféré, dit on, aller direct se faire crucifier...
Le rythme est bon, fluide, la bande à Gérald ( Razier - ACE) des 45h sur PBP semble quand même un peu vieillir... Je les rejoins (avec mon rajeunissement?), les droites pourraient d'ailleurs se croiser si la mienne sait garder sa pente relativement horizontale... La cinétique collective me fatigue toujours. Le groupe arrive hagard et affolé pour un contrôle à Alignan du Vent (8h30). Vite, vite, le boulanger est mis à contribution. Je crois que ça l'amuse et fait monter son chiffre d'affaire aussi. Plus loin on commence à "frotter" à l'arrière du groupe et c'est la chute... J'en profite pour filer... Crevaisons, mises à terre et "je t'attend", cela épuise et suscite des vocations d'accordéonistes pleins de lactique dans les yeux... Ma stratégie c'est le mouvement perpétuel, cinétique moyenne globale sans variations. J'ai "gagné" des BRM comme ça avec une VO2max qui ferait sourire... Ils n'avaient qu'à pas s'arrêter. En fait, ils ont besoin de s'arrêter donc ils ne sont pas si performants !? Sur un 600 ils parlent même de dormir, de se coucher... Ils ne sont vraiment pas bien configurés.
Me voilà seul dès Cébazan, village perdu des plaines bitteroises ... C'est bien je vais me concentrer sur cette "essayage" derrière Minerve qui, via 2 cols, mène à la cité des chèvres, le célèbre hameau de Courniou.

Cet endroit est abrasif, j'y ai amené quelques ennemis autrefois se (ré)jouir de Ste Colombe par Boisset. Dans le secteur, ca rend pas, il faut être au top, y a de la viscosité... Courniou donc vers 13h15. A partir d'ici pour moi le BRM est terminé, je passe en automatique. Pourquoi ? Et bien c'est simple pour arriver à Assas, aucune réflexion, c'est tout droit, nord, nord est. Il n'y a pas grand chose à voir. St Pons Bédarieux... c'est un tunnel qui finit à un Marie Blachère sans passer par la case Caroux... Carlencas, c'est une bosse inutile sur les nerfs pour mettre du braquet à Mas Nouguier, village lacustre de mémoire de Diagonaliste, et seulement placer le Pic de Vissou (des parapentistes ) derrière, en effleurant la dolomie. Que dire du café des Négociants à Clermont l'Hérault (Contrôle 17h23), il appelle encore d'autres souvenirs..? Avec le passé révolu il n'y a plus rien à négocier... Continuons de rouler.
La montée vers Puechabon laisse entrevoir la fin de soirée, la boule à facette va se retrouver inutile, c'est un bon moment quand même le rythme est bon. C'est là que l'on vois peut-être que l'on est un peu sensibilisé à la longue distance,  différent de beaucoup d'autres cyclistes. Car au lieu de s'écrouler, de s'épuiser, de râler, de siffloter pour s'excuser, de parler de cette petite grippe que l'on porte en fardeau depuis le matin... on se régénère... Le col de Ft Béthou, je roule avec un Irlandais (bien connu des services de la longue distance-Eddie). Notre point commun est qu'il chevauche lui aussi un cadre Cyfac qu'il a fait monter à sa taille. Un vrai pro.
 Et je pense à Alain (Jammes). Et aussi Jean Paul (Vincent) qui m'ont permis peu ou prou d'être là via la mécanique.

 Jean Paul, le mécano propriétaire des cycles Vincent de Frontignan. Je n'ai jamais vraiment fait de BRM avec lui, peut-être un ou deux 200, il y a bien longtemps. La longue distance ce n'est pas son truc. C'était plutôt un rapide, avec un gros mental qui l'aidait à transpirer.... Le magasin de Frontignan ferme au mois de juin. Un retraite bien méritée. Prends soin de toi Jean Paul, c'est important.
Tu vois je te dédie ce BRM en mémoire de nos "tirage de bourre" au dessus de St Pons autrefois dans les classiques régionales (Les lacs). Merci aussi d'avoir monté, préparé, réparé tous ces vélos toi le mécanicien de l'ombre... Merci d'avoir accompagné Alain et d'autres disparus... Cette journée, c'est la tienne...
Assas (20h30).


JPV à la manoeuvre sur Cyfac...
JPV sur le petit fauteuil historique du magasin...

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